Get out of my bed ! (William & Adonis)

GET REAL

C'était étrange de se dire qu'en quelques minutes, il venait de débuter une presque relation avec un inconnu. Parce que oui, il ne connaissait pas Adonis, au fond. Tout ce qu'il savait de lui, c'était qu'il aimait les paillettes, danser et qu'il travailler au Mermaid. Pourtant, le jeune homme avait réussi à le mettre en confiance, d'une certaine manière. Était-ce leur ressemblance ? Pas physique, bien entendu, mais plutôt de cette peur qui les rapproche. Ils déjeunaient en silence, quand William proposa alors à Adonis de se doucher et de changer avant qu'il ne le ramène chez lui. Il ne souhaitait pas s'en débarrasser, mais il devait bien avouer qu'il avait besoin de temps pour réfléchir et se remettre ses petites idées en place. Il s'était passé beaucoup de choses en très peu de temps, et ça, le jeune décorateur avait toujours du mal à gérer. Adonis accepta alors l'idée de prendre une bonne douche et de se changer. « Pas de problème, je te prépare tout ça après avoir terminé de ranger. » lui sourit-il, devenant de plus en plus familier avec lui. Ouais, parce que William avait du mal avec le tutoiement déjà, et pouvoir l'utiliser sans qu'il trouve cela étrange, c'était déjà un signe qu'il se sentait à l'aise, ou mieux.

Il se mit alors à débarrasser en silence, ayant terminé et Adonis étant presque à la fin. Déposant les tasses dans l'évier qui était proche de la table, il se retourna, et fut pris de cours quand il sentit des lèvres se poser sur les siennes. Le baiser ne dura pas très longtemps, au contraire, mais ce fut bien assez pour que le cerveau de William ne capte plus rien. Pas de l'effet ? Pour le moment, il était plus choqué qu'excité, effectivement. Essayant de se reprendre, même si c'était bien difficile, il se racla la gorge. « Ah, euh, je sais pas, peut-être le contexte ? Ou pas la bonne personne ? » Il connaissait pas mal de gens à qui embrasser ou autre ne leur faisait rien si cela ne se passait pas avec la bonne personne. C'était comme être... excité par l'amour, peut-être ? William n'en savait trop rien, pour tout avouer, ses connaissances sur l'amour n'étant pas très approfondies malheureusement pour lui. « Magnifique ? Oh, merci, j'imagine. Enfin, je suppose. » Ouais, il savait faire que ça en ce moment, supposer et imaginer. Il ne savait pas comment réagir face aux compliments, et surtout pas ceux aussi directs. Merde quoi, il avait été élevé dans un milieu où dire à quelqu'un que sa nappe était élégante était un compliment plus important que parler du physique.

Se reprenant malgré tout, il se décolla du jeune homme, finissant rapidement de mettre les quelques affaires dans l'évier ou à la poubelle. « Je vais te préparer des vêtements. Si tu veux bien me suivre, je vais te montrer la salle de bain. » Son cœur battait toujours bien trop vite pour que ça soit normal, et il n'avait qu'une seule envie : se ratatiner sur son canapé, en boule, avec son lapin dans les bras. Tel un enfant ayant eu un petit coup de stress, tout à fait. Arrivé à la salle d'eau, il y laissa Adonis, partant chercher des vêtements qui pourraient lui aller en trottinant. Il attrapa des habits qu'il mettait quand il était plus jeune, et que son physique n'était pas le même. Il toqua doucement à la porte de la salle de bain. « C'est moi, j'ai les vêtements. » dit-il en les tendant lorsque la porte s'ouvrit, laissant entrebâiller un peu de jour. Il avait indiqué au jeune homme quels produits il pouvait utiliser, n'ayant pas particulièrement de choses qu'il ne pouvait ou ne devait pas toucher. Ne sachant pas trop quoi faire, il fit rapidement la vaisselle pour éviter de prendre trop d'eau, et partit ensuite s'installer sur son canapé, lâchant enfin Malus qui commençait à s'impatienter dans sa pièce. Le lapin, à peine sortie, était déjà en train de courir partout, sautant aux côtés de William de temps à autre. « Malus, ma vie est devenue bien compliquée... » soupira-t-il lorsque l'animal sauta dans ses bras pour le léchouiller quelques instants, reprenant ensuite sa course folle dans la grande salle à manger, William attenant patiemment qu'Adonis termine sa douche, allumant la télévision pour passer le temps.

« Oui, oui, tu peux. » avait-il répondu à la demande du jeune danseur. William ou Will, pour lui, il n'y avait pas de grande différence. Et s'ils allaient passer du temps ensemble, qu'ils commencent déjà à se rapprocher un minimum. Alors qu'Adonis était sous la douche, William tentait de pas penser à tout ce qu'il venait d'arriver au cours de ces dernières vingt-quatre heures. Qui aurait pu penser qu'une simple sortie aurait pu être la cause de tout ça ? Pas que ça soit forcément une mauvaise chose, mais il était juste un peu  submergé par tout ce qui arrivait d'un seul coup. En plus d'avoir accepté d'être l'espèce de faux petit-ami, testeur de sentiments et autres pour un presque inconnu, voilà qu'il venait de se faire avoir encore une fois. William avait toujours trouvé ça énervant, cette non-faculté qu'il avait de recevoir des compliments. Il en donnait plus facilement, mais ça restait difficile pour lui de le faire librement. Mais Adonis n'était apparemment pas du genre à lésiner là-dessus, et ses quelques remarques sur le physique de William avait rendu celui-ci quelque peu gêné. Forcément, il n'était pas idiot et savait très bien qu'il n'était pas moche, voire même assez attirant. Mais il ne voyait pas réellement cela comme un atout, en fait. Toute sa vie, on lui avait bien fait comprendre que cela ne changerait rien, qu'avoir un beau physique ne lui apporterait pas le succès. Sa mère s'amusait à lui dire que son père était juste jaloux que ses fils soient plus charmants que lui, mais c'était resté gravé dans la mémoire du jeune décorateur. Son père n'avait pas complètement tord, après tout, mais avec tout ça, il n'avait jamais compris comment prendre les compliments des autres.

Adonis était enfin sorti de la douche, et Malus avait immédiatement quitté le canapé pour courir vers l'autre jeune homme. Traître, ne put s'empêcher de penser William  en voyant son lapin être aussi heureux de voir quelqu'un qu'il ne connaissait pas, et qui ne le nourrissait pas, surtout ! S'approchant de deux qui se trouvaient désormais à terre, William lâcha un petit sourire face à la scène bien trop mignonne. « Malus, c'est ça oui. » dit-il en passant sur l'explication de ce magnifique jeu de mot. En général, les gens le regardaient bizarrement quand il commençait à dire pourquoi il avait appelé son pauvre lapin comme ça, alors il évitait un peu maintenant. « Et oui, une douche me ferait du bien, surtout si je passe à mon boulot. Manquerait plus que je croise un employé dans cet état. Prends bien soin du seul homme de ma vie ! » plaisanta-t-il alors qu'il partait vers sa chambre pour prendre des vêtements propres. Il attrapa un pantalon et une chemise, essayant d'être un minimum présentable. Parce que oui, il pouvait très bien croiser un employé ou même un client qui pensait que l'agence était ouverte, alors autant être prudent. La douche lui fit un bien fou, ce n'était pas quelque chose de discutable. L'eau chaude relaxait ses muscles un peu tendu, et il resta une bonne dizaine de minutes sous le jet, profitant du réconfort que lui apportant sa petite salle de bain. Il s'habilla en vitesse, ne voulant pas trop faire attendre le pauvre Adonis, même s'il devait bien s'amuser avec Malus. Ou du moins, celui-ci était du genre à courir partout, ne se laissant pas facilement attraper, bien trop joueur pour laisser cette chance aux autres, alors si le jeune danseur lu courait aussi après, ça risquait de donner...

Il sourit en les voyant ensemble, presque heureux qu'ils s'entendent bien. À croire qu'Adonis venait de rencontrer ses parents et que ceux-ci approuvaient le jeune homme, quoi. « Si tu es prêt, je peux te déposer en allant sur mon lieu de travail. Je prends mes affaires, et on peut décoller ! » informa-t-il alors qu'il voyait l'heure défiler. Avec tout ça, le temps avançait et William avait déjà une forte envie de dormir. Ça arrivait souvent, et la sieste l'attendait à son retour, c'était certain. Prenant son sac de croquis avec celui de son ordinateur portable, il attrapa ses clés de chez lui et de sa voiture, rangeant le tout dans sa poche. « Oh, j'ai failli oublier. » souffla-t-il, attrapant Malus qui venait de passer entre leurs jambes, amusés par tout ces mouvements venant des deux humains. Il le déposa dans sa pièce, fermant derrière lui porte. Il ne voulait surtout pas rentrer pour retrouver tout ses fils mangé et son lapin mort parce qu'il avait tenté de goûter à quelque chose qu'il ne pouvait pas grignoter ! « Je suis prêt, on peut y aller ! » annonça-t-il au pauvre Adonis qui l'attendait. Une fois dans le voiture, il lui demanda son adresse, et voilà qu'ils étaient parti, direction la maison du jeune danseur, pour ensuite aller travailler un peu sur ses plans.