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Save me from myself or from this tree feat. Maël Herman

Jeu 27 Juil - 23:11

Save me from myself or from this tree

Anthony & Maël

Anthony n'allait pas bien. En fait, plus il y pensait, plus il se disait que ça n'allait jamais bien. Il pouvait y croire, de temps à autres, mais au fond, il savait très bien qu'il n'arrivait pas à passer à autre chose. Après tout, si c'était le cas, pourquoi serait-il là, dans ce bar, à boire alors qu'il n'avait même pas soif ? D'ailleurs, qui buvait de l'alcool quand il avait soif ? Personne, sauf Anthony. Soif ou pas, il se retrouvait toujours là, chez lui ou dehors, avec un verre ou une bouteille à la main. Il devait bien avoir l'air pathétique d'ailleurs, à ruminer dans son coin, regardant les autres personnes avec un regard hagard. Le barman lui jeta un coup d’œil lorsqu'il lui resservit son énième verre de whisky, mais le jeune homme l'ignorait, comme il ignorait tout le monde. Quelqu'un venait lui parler ? Il ne répondait pas, bien trop occupé à se noyer dans ses regrets, se remémorant encore et encore un passé qu'il aimerait bien oublier. Il se trouvait égoïste, même. Des gens essayaient de l'aider, ses proches lui fournissaient un tel amour que celui-ci l'étouffait. Il ne supportait plus de voir les regards compatissants et plein de pitié. Il allait bien. Il n'avait pas besoin d'aide, pas besoin de retourner son un hôpital pour fous, même si on continuait de lui répéter que c'était pour son bien. Qu'est-ce que ces gens en savaient, de ce qu'il avait besoin ? Personne ne pouvait lui ramener ce dont il avait le plus besoin, de toute manière.

La soirée touchait à sa fin, et Anthony le savait : le barman avait refusé de le resservir, lui donnant à la place une bière, quelque chose de moins fort, très certainement. Le mec ne semblait pas vouloir perdre son boulot, alors il lui donnait toujours ce qu'il voulait : de l'alcool pour oublier. Ce qui était génial, c'était qu'il avait développé une certaine tolérance maintenant : il pouvait boire beaucoup, et n'était pas malade immédiatement. Les lendemains étaient largement plus difficiles à vivre, mais en général, ça ne le gênait pas ; la douleur physique n'était jamais aussi grande que la mentale. Le matin, c'était le pire. Il se souvenait de tout, de ce passé, de ce qu'il avait fais ou dis la veille, de la honte qu'il ressentait à chaque fois que ses souvenirs remontaient. Alors il restait couché, ne se relevant que pour atteindre les toilettes les plus proches, essayant de calmer un mal qu'il n'arrivait plus à contrôler. Ou qu'il n'avait jamais contrôlé, d'ailleurs. Ça serait être aveugle de dire qu'il avait un jour, réussi à se reprendre en mains. Tout ce qu'il savait faire, c'était mentir, encore et encore. Mais il allait bien. Vraiment. Il n'était pas encore mort ou n'avait tué personne durant ses sorties, alors c'était que tout allait bien. Les gens pouvaient bien s'inquiéter, il ne le connaissait pas. Pourquoi des inconnus essayaient-ils de l'aider, en fait ? D'un coup de main, il rejetait tout le monde, quittant ce bar dont il ne pouvait même plus se rappeler le nom. Anthony n'avait besoin de personne, et personne n'avait besoin de lui.

Montant dans sa voiture, il resta quelques minutes sur le parking, tentant de reprendre ses esprits, chose inutile avec tout l'alcool qu'il venait d’imbibé en quelques heures. Peut-être aurait-il dû manger ? Et voilà qu'il regrettait déjà sa soirée, et ce n'était même pas encore le matin. Devenait-il de plus en plus résistant ? Démarrant l'engin, il soupira, se concentrant à son maximum sur la route, avant que les mêmes pensées que d'habitude l'attaquèrent. Que faisait-il ? Et si à ce moment-là, il devenait celui qui tuait parce qu'il avait trop bu ? Peut-être serait-il le prochain à prendre une vie, celle d'un enfant, d'un père ou d'une mère, ou même d'un fiancé. Fermant les yeux quelques instants, il les rouvrit pour voir qu'il venait de quitter la route qu'il tentait de suivre plus tôt. Lâchant un cri, celui-ci fut vite étouffé lorsque sa voiture percuta un arbre. Il ne roulait pas très vite, et les dégâts étaient plus matériels qu'autre chose. Un rire nerveux le prit soudainement. Alors c'était ça, sa victime ? Un pauvre arbre ? Secouant la tête, il s'arrêta brusquement lorsqu'il réalisa qu'il ne savait plus où il était, et où il allait. Il resta de longues minutes là, et c'est une notification venant de son téléphone qui le fit réaliser qu'il pouvait appeler quelqu'un. Mais qui ? Qui viendrait le chercher, qui se préoccupait assez de son cul pour venir ? Il appela d'abord son meilleur ami ; pas de réponse. N'abandonnant pas, il changea de cible, appelant l'autre seule personne qui tenait peut-être un tout petit peu à lui. Ou au loyer qu'il payait, mais peu importait.

Il attendit, et au bout de quelques secondes, la voix de Maël retentit dans son oreille. Il ne comprit qu'à peine ce qu'il lui disait, et il le coupa, ne sachant pas quoi faire. « Hé... j'ai tué quelqu'un. Enfin, quelque chose. J'crois que l'arbre va mal, genre j'lui ai cassé une branche énorme avec ma voiture. On peut considérer ça comme un bras ou une jambe, non ? Tu pourrais venir l'aider ? Je voudrais pas qu'il meurt... » souffla-t-il, fixant difficilement le fameux arbre dont la branche était tombée à moitié sur sa voiture. « J'sais pas du tout où j'suis, et j'sais pas où je vais non plus. Tu pourrais me ramener à la maison, s'il te plaît ? » demanda alors Anthony, la voix enrouée. Il n'allait pas pleurer, quand même ? C'était d'un ridicule. Pourquoi pleurerait-il ? N'écoutant même pas ce que lui disait le pauvre Maël qui avait été dérangé en pleine nuit, ou matin, il ne savait plus trop l'heure qu'il était, il raccrocha, restant fixé dans son siège, en tête à tête avec l'arbre.


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Sam 29 Juil - 18:13

And my mother told me son let it be.

EXORDIUM.
Le vibreur du téléphone résonne dans la pièce, excite le rat dans la cage qui se jette contre les barreaux pour quémander de la nourriture ; le son de l'appareil est l'alarme de son estomac. Il le connaît, glouton comme il est, et s'impatiente lorsqu'il l'entend. Alors, vivement, il mordille les barreaux de sa maison, tire dessus pour éveiller la masse qui dort sous le draps en face de lui. Mortimer n'en démord pas, fais un boucan du diable qui a bon de sortir son propriétaire des bras de Morphée. Le jeune homme ouvre difficilement les yeux, tend le bras, attrape l'appareil et regarde qui ose l'appeler à trois heure du matin. Même pas le temps de soupirer, il décroche. Son colocataire... Pourquoi l'appelle-t-il si tôt ? Il va bosser dans cinq heures, que diable.

- Allô... Voix enroulées encore dans la chaleur des draps, les yeux peinent à rester ouverts, alors il les frottes de sa main, s'impatientant de comprendre la nature de cet appel. Et d'un coup, subitement, son cœur rate un battement. Comme si on lui avait donné une grande claque. Hein ? De surprise. Tué quelqu'un ? Il ne veut pas y croire. Trop difficile d'imagine qu'Anthony puisse tuer qui que ce soit. Mais la suite le fais bien vite réaliser qu'il s'agit là d'une situation tout à fait normale à en juger par la voix hésitante, par les mots qui ne font aucun sens. Redressé dans son lit, Maël hoche la tête de gauche à droite. Putain, Anthony. La demande le fait pousser un soupir silencieux. Bon sang. Calmes-toi, c'est qu'un arbre. Tu vas bien ?

Questionner pour s'assurer que son ami n'est pas blessé, il sait que comme ça, seul, au milieu de nulle part et ivre mort, le pauvre ne doit même plus sentir ses terminaisons nerveuses. Alors dire s'il a mal, s'il saigne quelque part, c'est peine perdue. En vitesse, il a enfilé un pantalon et sa veste de moto ; l'odeur d'une nuit d'été lui colle à la peau, mais il n'a pas le temps de se préparer plus que ça, et de toute façon il n'en a rien à faire. Son ami est probablement en danger, saoul au bord de la route sans personne, et le supplie de lui venir en aide.

- Tony, est-ce que tu peux me d-, mais le son caractéristique d'un appel qui se coupe le surprend. Serrant les dents, le français jure. Putain, Antho !

Et il claque la porte de chez lui, sa veste en cuir sur le dos, descend au garage pour chercher son scooter et file sans plus attendre à travers les rues de la banlieue de Wellington. Pourquoi il prend sa caisse pour sortir, lui ? Il pourrait pas y aller à pieds ? Les nerfs légèrement à vif à cause de son réveil trop brutal, Maël est en colère contre son ami. Tristement en colère, parce que celui-ci s'est encore cramé la gueule et a pris le volant sans même prendre conscience du danger qu'il serait pour lui-même et pour les autres. Après réflexion, c'est tant mieux qu'il ait fini dans un arbre et pas ailleurs.
Au bout d'un moment, il s'arrête sur le bord de la nationale, sort son téléphone pour rappeler le numéro de plus tôt après avoir enlevé son casque.

- Décroches, décroches, décroches... Répète-t-il au second essai, s'impatientant pour de bon. Putain. Enfin. Tony, c'est Maël. Je suis en route pour venir te chercher. Qu'est-ce que tu vois autour de toi ? Une station service ? Un commerce ? Il questionne. Il a besoin de savoir, sans quoi Anthony va rester là jusqu'à ce que quelqu'un d'autre le trouve. Dans ça tête, tout fuse. Il va certainement falloir trouver une dépanneuse, et à trois heure du matin, il doute que ça soit possible. Surtout tu bouges pas de là où tu es, O.K. ? J'arrive bientôt. Rassure-t-il sans pour autant y croire.
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Mar 1 Aoû - 3:54

Save me from myself or from this tree

Anthony & Maël

Avec les minutes, les larmes avaient commencé à couler et Anthony ne pouvait rien faire pour les arrêter. En fait, il n'était même pas certain qu'il souhaitait qu'elles s'arrêtent leur chemin le long de ses joues. L'arbre en face de lui semblait jouer avec les ombres, et le jeune homme était complètement subjugué par le manière dont les branches restantes bougeaient au rythme du vent. Il ne clignait presque pas des yeux, ne voulant pas rater quoi que ce soit. Il se repassait les questions de Maël dans sa tête, se rendant compte qu'il n'y avait jamais répondu. Allait-il bien ? Il ne savait pas. Ou plus. Il aimait répéter aux autres et surtout à lui-même que bien entendu, tout allait à merveille et qu'il n'y avait aucune raison de s’inquiéter. Mais au fond, il savait très bien tout cela était faux. Un menteur. Voilà ce qu'il était. Il blessait ses proches alors que ceux-ci ne souhaitaient que l'aider et l'aimer. Mais il mentait, encore et encore, inlassablement. Anthony n'arrivait plus à regarder les gens droit dans les yeux pour quérir de l'aide, sa tête toujours embrumée de son passé. Il faisait pitié à refuser les mains tendus pour devoir faire appel à elles quand plus rien n'allait. Bon dieu, il se demandait bien pourquoi tout le monde ne l'avait pas abandonné, encore. À leur place, il n'aurait pas été aussi patient.

Son téléphone sonne. Il l'entend, mais ne décroche pas. Pas encore. Pas tout de suite. Il sait très bien qui l'appelle mais il n'a pas le courage de répondre. Et si Maël lui disait d'aller se faire voir ? Après tout, il l'avait bien mérité. Mais Anthony était faible, et il avait besoin qu'on s'occupe de lui quand il était dans ses pires états. Et son pauvre colocataire était mal tombé, ayant déjà bien assez de problèmes de son petit côté. Il attrape son téléphone, décrochant l'appel sans rien dire, attendant les questions ou accusations de son ami. « Autour de moi ? Y a des arbres. Beaucoup d'arbres. Il fait noir, et l'arbre de tout à l'heure va vraiment mal. » divagua-t-il encore un peu, essayant de se reprendre un minimum en entendant la voix paniquée de Maël. « Tout à l'heure, j'ai passé une station service, avec un logo bizarre dessus. Ça ressemblait un peu au papier toilette lotus qu'on a chez nous. Dis, on a dû tué des arbres, pour faire du papier toilette ? » questionna alors Anthony, réalisant des choses bien inutiles à des heures bien tard. Il creuse un peu plus dans sa mémoire, mais c'est difficile. Il prend un peu de temps, avant de se rappeler de quelque chose d'un peu plus utile. « Y avait un starbuck pas loin aussi. Enfin, je crois. » Il croyait beaucoup de choses en ce moment, mais tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait pris exactement la même route que d'habitude pour rentrer. Alors il confia cette information aussi à son ami.

« Je bouge pas. J'attends avec l'arbre, de toute manière. Pour l'emmener aux urgences. » Oui, il n'en démordait pas. Ils allaient sauver cet arbre qui devait très certainement avoir une famille, n'est-ce pas ? Ou était-ce l'alcool qui lui faisait dire des choses étranges ? Il était perdu, n'arrivant plus à déterminer si ce qui lui passait en tête était de vraies pensées ou des divergences totalement inutiles et qu'il n'aurait pas en temps normal. Il raccrocha une nouvelle fois son téléphone, ayant la pensée la plus saine depuis longtemps : pas de portable au volant, même pour Maël. En fait, surtout pour lui. S'il lui arrivait quelque chose par sa faute, ou même si ce n'était pas de sa faute, il s'en voudrait énormément et aurait beaucoup de mal à s'en remettre. Maël était spécial, comme un ange tombé un peu trop tôt du ciel. Et surtout, il était tombé sur des vrais emmerdeurs de première. Il entend un moteur, sa porte s'était ouverte face à l'impact plus tôt. Tournant un peu la tête, aveuglé par la lumière, il tente d’apercevoir qui arrive en fronçant des sourcils. « Maël ? C'est toi ? » appelle-t-il alors, espérant vraiment que ça soit lui.


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