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but first, coffee (oscat)
❝but first, coffee❞ oscar & cat C’était des flashs dans sa tête. Ou plutôt des langues de souvenirs qui affleuraient à l’horizon de sa conscience. Ils revenaient par vagues, lentement, calmes comme la plage à l’aube. Cat s’éveillait au rythme des bribes de la veille. Elle se sentait délicieusement engourdie, à l’abri dans un cocon moelleux. Elle finit d’émerger en étirant ses bras au-dessus de sa tête et en arquant le dos. Quand elle ouvrit les yeux, le spectacle était presque aussi bien que la veille. Le lit était grand et confortable, la lumière qui entrait dans la pièce était diffuse et apaisante, et du corps endormi à côté d’elle provenait une chaleur agréable. D’ailleurs un sourire étira ses lèvres en songeant à ce corps. Elle avait eu raison : ça avait été terrible et infernal. Et ça lui avait plu. En se redressant elle constata qu’elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était. Machinalement elle tendit la main vers une des tables de nuit qui trônait à côté du lit avant de se rappeler qu’elle n’était pas chez elle. Son téléphone était donc quelque part entre la porte d’entrée et la chambre. Et le reste de ses affaires aussi. Elle estima donc qu’il était temps de se lever. Elle hésita quelques secondes au pied du lit. Se rhabillait-elle complètement ? Il était hors de question qu’elle mette une chemise ou un pull à Oscar. Les mecs ne foutaient pas ses robes quand ils se levaient, elle n’allait pas squatter leurs fringues et tout le monde était content. Finalement elle enfila ses sous-vêtements et quitta la chambre, silencieuse comme un chat. Elle découvrait l’appartement d’Oscar au grand jour. C’était lumineux et agencé de manière à être beau et pratique. Cet homme semblait maitriser la moindre chose dans sa vie. Sa conscience lui disait de rapatrier ses affaires, s’habiller et quitter les lieux. Mais elle avait l’impression que dans l’immense loft de petites étoiles brillaient un peu partout comme pour qu’elle y porte de l’attention. Une bibliothèque trônait sagement, remplie de livres. Etonnée la jeune femme s’avança et déchiffra les titres, la tête penchée sur le côté. Si Oscar avait réellement lu tout ça, il pouvait s’avérer que sous toutes ces couches d’arrogance il y avait des choses en plus. En tournant le dos à la bibliothèque elle se demanda quelles études il avait bien pu faire. Mais déjà son attention fut attirée par la platine et les vinyles rangés non loin. Son esprit papillonnait partout où ses yeux se posaient. Elle avait l’impression d’entrer –non, elle entrait !- dans le sanctuaire d’Oscar. Mais une intimité lumineuse et parfaitement agencée. C’était déroutant. Elle mourrait de curiosité. Du bout des doigts elle fit passer plusieurs titres avant d’en choisir un. Elle le lança sur la platine et le loft sembla vibrer au rythme de la chanson. Elle avait fait un bon choix. Son intérêt pour tout ce que recelaient les lieux ne faisait qu’accroitre. Sur la table basse trônait un paquet de cigarettes dans lequel elle se servit. Sa cigarette au bout des doigts, elle avisa le coin cuisine. Toujours poussée par son envie d’en savoir plus, elle ouvrit différents placards et pu également constater sur le micro-onde qu’il n’était même pas midi. Elle avait tout le temps qu’il fallait pour s’accorder un petit-déjeuner. Mais contrairement au reste de l’appartement, le contenu des placards étaient bien pauvres. Soit cet homme ne se nourrissait pas, soit il ne mangeait que rarement ici. Cat trouvait ça excitant d’essayer d’en savoir plus sur lui à travers ses découvertes. En revenant vers la table basse pour déposer les cendres de sa cigarette, son regard fut attiré par le pc qui semblait tourner en veille. Un sourire de chat étira les lèvres de la blonde alors qu’elle jetait un œil vers la chambre. Innocemment elle fit glisser son doigt sur le pavé tactile pour sortir la machine de son sommeil. La page s’ouvrit sur un des colonnes de chiffres interminables et Cat s’en laissa choir sur le canapé. « Oh bordel… » Il y avait des chiffres dont son propre compte en banque ne verrait jamais la couleur. Ca rapportait tant que ça de louer une maison ? Quoi que vu le montant qui semblait avoir été versé dernièrement à Oscar, ces locations ne s’adressaient pas aux familles nombreuses du fin fond du Montana. Mais elle ne comprenait pas bien la teneur du document qu'elle avait sous les yeux. Elle aurait pu fouiller plus loin mais ce qu’elle venait de voir lui avait donné le tournis. Autant de chiffres avant la virgule ? La blonde tira rapidement sur sa cigarette et la laissa entamée sur le rebord du cendrier. Une porte entrouverte attirait son attention. La salle de bain la laissa rêveuse. C’était certain qu’elle ne sortirait plus de cette pièce si on lui demandait son avis. Et adieu la peur d’utiliser toute l’eau chaude, ici Oscar devait en avoir autant qu’il voulait. Soudain elle prit conscience que le Picasso qui la contemplait était son reflet. Oulah. Après une telle nuit le maquillage ne pardonnait pas. Excitée comme une gamine, elle fut heureuse d’avoir un prétexte pour essayer un truc dans la salle de bain. Elle se lava rapidement le visage et retourna vers la cuisine quand son estomac se manifesta. Elle trouvait ça carrément décevant que les placards soient à peine plus rempli que chez elle. Mais avec une idée derrière la tête, elle se saisit d’un paquet de gâteaux qui lui avaient fait de l’œil plus tôt et en claqua deux d’affilé. Puis, abandonnant toute idée de déserter sans bruits, elle se dirigea vers la chambre. Elle s’affala sur le lit de tout son poids, le paquet de gâteaux éventré au bout du bras. Les miettes volèrent et plusieurs gâteaux faillirent dire bonjour aux draps in extremis avant que la blonde ne se redresse. Elle finit par s’avachir sur le torse d’Oscar et le contempla quelques brèves secondes avec un sourire amusé. Finalement elle le secoua par l’épaule en tenant toujours le paquet en équilibre. « Eh, dis-moi t’aurais pas un grille-pain par hasard ? » D’un mouvement d’épaule elle s’allongea sur le dos à côté de lui en examinant minutieusement le paquet de gâteaux. « Ils disent que c’est meilleur passé au grille-pain c’est trucs-là. » Elle était presque fière de sa connerie. En triturant le carton du paquet distraitement, elle fronça les sourcils en faisant la moue et s’adressa à elle-même. « Je me serais bien fait un café tiens. » |
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And cereals.
Enroulé dans une épaisse couette blanche, Oscar n’était pas décidé à quitter les bras de Morphée après avoir gouté à ceux de la féline blonde. Malgré la discrétion de Cat, cette dernière l’avait réveillé en se levant. Feignant de dormir, le garçon se demanda tout de même si elle comptait partir sans prendre le petit déjeuner. Tout en dodelinant de la tête, il se persuada que ce détail n’avait aucune importance. Il y aurait moins de chance qu’elle brûle son appartement, cette fois-ci. Oscar ne remarqua pas qu'elle était partie de la chambre sans s’habiller et donc qu’elle comptait passer un petit moment dans son antre. Serein, il masqua ses yeux avec son duvet pour se protéger des rayons du soleil qui lui brûlaient la rétine. Sa tête lui faisait mal, sa chambre sentait le fauve. Oscar avait si peu d’énergie qu’il utilisait ses dernières ressources afin de se plaindre mentalement. Ouvrir la fenêtre était devenu une épreuve. Entre l’alcool, la drogue et les griffes de Cat plantées dans son dos, Oscar avait l’impression qu’un rouleau compresseur lui était passé, aussi sexy et distrayant ce dernier avait-il été. Alors qu’il méditait sur la question, il sentit la jeune fille revenir à la charge. Oscar tira la couette de son visage et ouvrir un oeil en sa direction, un peu surpris de la voir rester. Cat avait une allure fantomatique, le genre à s’évanouir au lever du jour, sans vous laisser ne serait-ce qu’un numéro de téléphone. Il haussa un sourcil en remarquant qu’elle mangeait ses gâteaux, le sourire aux lèvres. Ce qu'elle pouvait être gonflée, Oscar avait l’impression qu’il n’arriverait jamais à s’y faire. Et puis, en avait-il envie? Il n’était pas encore très certain. Alors que Cat commençait à secouer Oscar par l’épaule, ce dernier l’arrêta assez sèchement en se saisissant de sa main sans grande délicatesse, ni sans un mot. Si le garçon ne l’avait pas arrêté, sa tête aurait sans doute explosé. « Eh, dis-moi t’aurais pas un grille-pain par hasard ? » Sans répondre, il glissa sa main dans le paquet de gâteaux et le fourra aussitôt dans sa bouche. L’expérience ne fut pas très concluante. Le goût de la débauche couplé à celui du sucre que contenait le gâteau l’écoeura au plus au point. Il avala en grimaçant, sans regarder Cat. Oscar n’aimait pas l’idée que la blonde puisse la fixer comme ça alors qu’il n’était pas au maximum de ses capacités mentales et encore moins physiques. En grognant, il finit par répondre « J’ai pas franchement envie que tu crames ma baraque. » Ca y est, il était bel et bien réveillé. Le jeune homme s’étira de tout son long puis tira le duvet, dévoilant son corps dévêtu aux yeux de Cat. Il s’en fichait, il n’avait aucun problème avec la nudité. Il se leva et se dirigea vers la baie vitrée. Il tira un pan du rideau blanc et ouvrit la partie supérieur. « Ils disent que c’est meilleur passé au grille-pain c’est trucs-là. » continua Cat. Oscar n’était pas stupide, elle savait très bien à quoi elle jouait. Mais lui était beaucoup trop fatigué pour s’agacer. « Tu as interdiction d’approcher tout ce qui pourrait produire une étincelle ou une flamme. » siffla-t-il en s’avançant vers le pas de la porte, en direction de la salle de bain. « Je me serais bien fait un café tiens. » Oscar hocha la tête puis répondit « Utilise la bouilloire, il y a du café soluble. » Son ton s’était fait léger, presque taquin. En réalité, il ne voyait aucun problème à ce que Cat utilise la machine à café. Il était cependant curieux de voir si elle n’allait en faire qu’à sa tête, même si tout de la jeune femme criait à la désobéissance. Il pouvait sentir à l’odeur que dégageait l’appartement qu’elle s'était servie dans son paquet de Marlboro. Pour une raison qui lui était inconnue, il refusa de s’énerver pour si peu. Oscar lui tourna le dos et s’en alla vers la relaxation personnifiée, la salle de bain. Il se glissa sous la douche et fit couler l’eau sur lui. Il pouvait déjà sentir son corps se délasser, comme si il se lavait de la chasse terrible qu’avait été la nuit précédente. Oscar se prit à penser que tout lui semblait déroutant. Que faisait cette fille encore chez lui? Pourquoi la tolérait-il si bien? Pourquoi n’avait-il pas envie de lui hurler dessus comme la première fois que leurs regards de prédateurs s’étaient croisés? Peut-être avait-il enfin trouvé une adversaire à sa taille, aussi difficile était-ce à admettre. La nuit qu’ils avaient passé hors et dans son lit avait été incroyable. D’habitude, Oscar faisait part d’une excuse farfelue aux pauvrettes qui osaient prolonger leur venue dans son antre. Mais pas cette fois. En sortant de la douche, il poussa un soupir et se persuada qu’il fallait qu’il arrête de penser. Cat avait l’air bien plus détendue sur le sujet que lui, ce qui était quand même un comble. À ses yeux, il était légitime que ça soit elle qui le désire, il suffisait de le regarder pour comprendre. Rapidement, Oscar enfila un sous-vêtement propre puis un jean qu’il avait trouvé dans le sèche-linge, situé dans un renfoncement de la salle de bain qui lui servait de buanderie. Hâtif, il descendit les marches de l’escalier afin de rejoindre la blonde qui buvait tranquillement son café. « Tu dois vraiment avoir un problème avec l’autorité. » Dit-il en riant. La jolie Cat se pavanait avec une de ces petites tasses vendues avec la coûteuse machine. Oscar se saisit des lunettes qui trainaient sur la table basse en bois, espérant ainsi se débarrasser de sa migraine. Il se dirigea ensuite vers un des placards de la cuisine et tira deux bols, deux cuillères ainsi que le paquet de céréales caché derrière une pile de trucs exotiques très chers qu’il n’avalerait sans doute jamais. Il s’assit en face de Cat et remplit les deux bols avant d’en tendre un. « Je n'ai pas de lait. Enfin t’as dû voir. » dit-il plus sèchement. Le jeune homme n’aimait pas spécialement que l’on fouille dans ses affaires, il ne trouvait pas ça spécialement respectueux. « Tu as élu domicile? » lâcha-t-il sur le ton le plus neutre du monde. Le tigre avait repris de sa verve et voulait jouer.
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❝but first, coffee❞ oscar & cat Elle pensait qu’elle aurait eu le plaisir de le réveiller en fanfare. Comme la bonne petite emmerdeuse qu’elle était. Le sortir de ses rêves et déranger le tigre en plein sommeil. Titiller son impatience et voir jusqu’où elle pourrait le pousser avant qu’il craque. Elle avait vraiment fait son possible pour s’affaler sur le matelas le plus lourdement possible de tout son maigre poids. « J’ai pas franchement envie que tu crames ma baraque. » La blonde hésita un court instant à le singer grossièrement avant de se reprendre. S’il pouvait stopper net ses mouvements, elle n’était pas à l’abri qu’il la voit faire des grimaces, même en mangeant des gâteaux. Gourmande elle aussi, elle le détailla sans honte lorsqu’il se leva du lit. Aussi agréable à regarder de jour que de nuit. Il ne fallait pas se mentir, parfois l’obscurité des boites de nuit et les néons colorés jouaient des tours. C’était souvent plus l’alchimie que la beauté physique qu’elle recherchait mais pour le coup elle n’était pas déçue. Elle continua son babillage matinal en gardant un œil sur le corps élancé qui se baladait dans la chambre. Elle ne regrettait pas d’avoir choisi de rester finalement. « Tu as interdiction d’approcher tout ce qui pourrait produire une étincelle ou une flamme. Utilise la bouilloire, il y a du café soluble. » La jeune femme se redressa dans le lit au moment où il quittait la pièce. Le café soluble ? Eh, elle l’avait très bien vu la cafetière flambant neuve dans la cuisine ! « Il me prend pour qui lui ? Du café soluble, non mais j’te jure. » Grognant contre son hôte du jour, elle s’extirpa du moelleux de la couette et se dirigea vers le coin cuisine. Au passage elle saisit son haut de la veille qu’elle enfila. Les inconvénients du lendemain matin. Les poings sur les hanches, elle se planta devant la machine à café et plissa les yeux. Elle connaissait le fonctionnement basique d’une telle technologie, jusque-là elle n’était pas plus bête qu’une autre, mais celle-ci semblait sortir tout droit du salon privé de George Clooney. Avec pleins de boutons et de fonctions cachées. C’est au bout du troisième essai et après être retournée chercher sa cigarette entamée qu’elle réussit à se servir un café buvable. Consciencieuse elle effaça les traces de ses déboires. Inutile de donner une nouvelle raison à Oscar pour qu’il se moque d’elle. Après on se demandait comment elle foutait le feu à des maisons. A ses maisons. Ça prouvait bien que le problème ne venait pas d’elle. « Tu dois vraiment avoir un problème avec l’autorité. » Elle était assise à la table de la cuisine, clope dans une main, tasse dans l’autre, quand elle entendit son rire accompagner ces paroles. A bien y réfléchir, c’était la première fois qu’elle l’entendait rire. La blonde se tourna légèrement pour le voir mettre ses lunettes. « Seulement quand elle est injustifiée. Souvent. » Elle recracha la fumée de sa cigarette en l’observant. Ses lunettes lui donnaient un nouvel air. Et le dos qu’il lui offrait en fouillant dans ses placards lui faisait presque regretter d’y avoir laissé quelques traces. Mais pas complètement. Ce réveil était décidément fort agréable. Vraiment elle avait bien fait de rester là. Elle avait bavardé dans le lit en y prenant un malin plaisir, mais désormais elle se contentait d’observer les gestes de son compagnon d’une nuit. C’était intéressant de voir sa façon de se comporter chez lui, tigre régnant sur son monde. « Je n'ai pas de lait. Enfin t’as dû voir. » Mais en attendant il venait de lui préparer le petit déjeuner. En mettant simplement des céréales dans un bol mais c’était déjà pas mal. La jeune femme étira son sourire félin en se saisissant du bol qu’il lui tendait et hocha la tête. « Oui j’ai vu. » Ca avait l’air de moins le faire rire et tant mieux. Elle grignota quelques céréales du bout des doigts puis laissa une moue exagérée se peindre sur son visage. « Du coup ça veut dire que je fais une croix sur les gâteaux passés au grille-pain ? » Si elle savait s’arrêter, ça se saurait. Selon Cat, ce sont les blagues qui finissent le plus mal, mais certainement pas les plus courtes, qui sont les meilleures. Sa cigarette finissait de se consumer, elle tira une dernière fois dessus puis se leva en direction de la table basse où se trouvait le cendrier. « Tu as élu domicile? » Un ricanement échappa à la jeune femme. Entendait-il par là qu’elle prenait trop ses aises ou demandait-il si elle comptait rester un certain temps ? De toute façon, l’un comme l’autre elle n’avait pas la réponse. Elle se comportait déjà aux antipodes de ses habitudes. Non pas que ça lui pose problème. Mais en temps normal à cette heure-ci elle aurait quitté les lieux. Peut-être après un second round, mais le fait est qu’elle ne serait pas restée papoter devant un bol de céréales avec l’homme de sa nuit. Elle se laissait porter par les évènements, comme d’habitude. D’un geste rapide elle écrasa le mégot dans le cendrier puis se retourna vers Oscar. « Je ne… » Un jappement lui coupa la parole. Surprise, Cat fit un pas en arrière en manquant de s’assoir sur la table basse. Son cerveau assimila le bruit quand un corps se jeta dans ses jambes. Un bébé chien déjà grand venait de se réveiller et la jeune femme ne savait pas trop si c’était bon signe ou pas. Pourtant les grands yeux noirs qui la regardait, les oreilles pivotantes et la queue frétillante, laissaient peu de doute quant au message. Elle haussa un sourcil, se faisant à l’idée qu’Oscar avait une petite boule de poil qu’elle jugeait quand même beaucoup trop mignonne. « Bonne nouvelle, cet animal a déclaré que j’avais élu domicile effectivement. » Pour combien de temps, elle ne savait pas encore, mais elle ne décollerait pas dans les dix minutes qui suivaient, c’était certain. Sans devenir complètement folle devant des animaux mignons, elle reconnaissait sans mauvaise foi leurs côtés attractifs et adorables. Avec un sourire la panthère s’accroupit devant le chiot et entreprit de lui gratter généreusement les oreilles. « Je t’avais pas vu tout à l’heure toi. » souffla-t-elle au chien puis elle s’adressa à son hôte. « Tu es heureux d’apprendre que ce chiot est mon nouveau copain. » Après une ultime caresse elle retourna s’asseoir en face d’Oscar, l’animal sur les talons mais lorsqu’elle fut attablée, il courut s’installer à côté du jeune homme. La musique tournait toujours sur la platine, elle était nez à nez avec un homme affolant qui lui avait servi le petit déjeuner, possédait un chien, un loft luxueux, lisait apparemment beaucoup, mais cultivait aussi son image et celle de son entourage. Il n'était clairement pas non plus le plus gentil des hommes. Elle piqua de nouveau des céréales avant de sourire une nouvelle fois. « Je me demande… » Il semblait hermétique, elle ne connaissait rien de lui et de ses réactions après tout. Elle allait rencontrer un mur. Mais cette matinée la mettait de bonne humeur. Du bout de sa cuillère, elle le désigna. « Que fait un homme comme toi avec des gens qui pensent surement que Diderot est un vin à la mode ? » Elle était curieuse de voir la pirouette qu’il allait utiliser pour peut-être éviter de parler de lui. |
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Le doigt d’Oscar poussa deux céréales à l’intérieur du bol, l’air dégouté. L’alcool qui semblait encore couler dans ses veines ne lui permettait pas d’apprécier son petit déjeuner préféré. « Du coup ça veut dire que je fais une croix sur les gâteaux passés au grille-pain ? » miaula la jolie blonde pendant qu’il renonçait à manger. Oscar reposa le contenant et tourna son regard vers Cat. « Ce n’est même pas pour moi, normalement. » glissa-t-il sans plus en dire. Elle comprendrait bien assez tôt que cet appartement n’était pas aussi vide qu’il ne le laissait paraître. La fatigue qui engourdissait le corps du garçon engourdissait tout autant son esprit. Oscar n’avait même pas eu l’impression que la question de Cat avait été formulée comme une remarque destinée à le piquer. Il se pencha de nouveau sur sa table basse en bois et attrapa le paquet de cigarettes déjà entamé par Cat. Son sourcil fit un bond, constatant que la jeune femme était du genre à agir partout comme si elle était chez elle. Il ne pouvait s’empêcher de trouver ça charmant, c’était plus fort que lui. Il alluma le bout de sa cigarette à l’aide d’un briquet qu’il avait dû voler sans s’en rendre compte la veille, dans la boîte de nuit. Feignant que sa présence ne lui faisait ni chaud, ni froid, Oscar toisa la panthère du regard, lui signifiant bien qu’il lui faisait un cadeau en lui offrant ce modeste bol de céréales. Mais elle n’eut pas le temps de répondre. Cali, tout en cordes vocales, fit une entrée fracassante. Un sourire se peint sur le visage d’Oscar. Sa chienne était devenue une présence dont il ne pouvait plus se passer. Il y a quelques mois, Oscar s’était terriblement endetté. Des gros bonnets lui étaient tombés dessus afin de récupérer l’argent qui leurs était dû. Le jeune homme, dans l’impossibilité de payer, s’était vu infligé une correction qui le laissa quelques jours à l’hôpital. Afin de ne plus craindre d’être seul en cas de problème, il avait adopté Cali. Bien que cette dernière semblait encore aujourd’hui bien trop gentille pour devenir un chien de combat, Oscar s'était prit de passion pour elle. À défaut de le protéger, elle semblait lui offrir un peu de tranquillité et de tendresse dans sa vie si solitaire. « Bonne nouvelle, cet animal a déclaré que j’avais élu domicile effectivement. » décréta Cat, l’air attendri. Oscar avait l’habitude, Cali faisait cet effet à tout le monde, à défaut de faire peur à qui que ce soit. Il soupira en secouant la tête, résigné par la situation. « Je te préviens, tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques avec elle. » répondit-il. Sous cet air détaché, Oscar pensait de manière bien plus générale. Elle ne savait pas dans quoi elle s’embarquait en restant ici. En restant avec lui. Il n’était pas aveugle, Cat était le genre de jeune femme à aimer jouer avec le feu. Mais jouer au milieu d’un incendie comportait beaucoup plus de risques. « Tu es heureux d’apprendre que ce chiot est mon nouveau copain. » lâcha-t-elle complètement amadouée par le petit animal. Oscar eut un rictus alors qu’il tirait sur sa cigarette en l’observant. Précautionneux, il s’avança vers une des fenêtres de la pièce à vivre et l’ouvrit afin de ne pas intoxiquer Cali. Il tenait à elle. Pour la première fois de sa vie, il aimait autre chose que lui-même. Puis mollement, il se laissa glisser dans son large fauteuil en cuir préféré. La petite chienne vint s’installer sur ses genoux. Sa main se glissa dans son pelage. Cali n’était pas bien grosse, il pouvait sentir son coeur battre. Oscar la nourrissait plus que de raison mais cette dernière passait son temps à se dépenser. Adulte, elle serait tout en muscles, prête à le défendre. Il en était sûr. « Je me demande… » commença la jolie blonde. « Hm? » lâcha-t-il froidement, plus concentré sur la boule de poils. « Que fait un homme comme toi avec des gens qui pensent surement que Diderot est un vin à la mode ? » Oscar se mit à rire doucement tout en se remémorant les boulets qu’il avait dû se traîner toute la nuit, sous les yeux amusés de la jolie jeune femme. Il leva le nez en la direction de Cat puis répondit « Il faut les excuser, ces personnes boivent uniquement de la vodka et ne lisent que des tweets. » Il tira une latte sur sa cigarette, fier de son trait d’esprit. Oscar était fort pour éviter les questions le concernant. Au moment où il pencha son corps au dessus du cendrier, quelqu’un sonna à la porte. Cali tourna la tête en direction de l’entrée et jappa sans bouger des genoux d’Oscar. Ce dernier la somma de partir en montrant Cat. Il ne voulait pas qu’elle le suive. Il savait qui se cachait derrière cette fichue porte et que la jeune chienne ne serait sans doute pas dans la capacité de faire grand chose. Oscar soupira et avança. Dans une coupelle posé sur un guéridon, le jeune homme attrapa discrètement son cran d’arrêt qu’il glissa dans la poche arrière de son jean. Après une dernière inspiration, il ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec un homme à peine plus musclé qu’un cure-dent. « Oui? » demanda Oscar sans passer par la case politesse. L’autre, étonné par l’aplomb du garçon, se retrouva un peu bête. On aurait dit un instant qu’il ne savait même plus pourquoi il était venu. « Cinq… Cinq milles dollars pour demain! Premier rappel. » Oscar arqua un sourcil circonspect. « Essaye de faire des phrases si tu veux être un minimum crédible, petit conseil. » Puis il referma la porte aussi sec. Il avait eu beau feindre la décontraction, le coeur d’Oscar battait à cent à l’heure. Comment allait-il faire pour réunir autant d’argent? Il n’était pas dans son intérêt de perdre ce soir… Il revint s’asseoir à sa place et grimaça en sentant le manche du couteau lui rentrer dans le gras de la fesse. Il le retira de sa poche avec beaucoup moins de discrétion que précédemment et le posa sur la table. « Et puis franchement, entre nous, ton amie n’avait pas l’air futé non plus. » poursuivit-t-il comme si rien ne s’était passé.
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❝but first, coffee❞ oscar & cat « Je te préviens, tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques avec elle. » Oscar semblait savamment entretenir ses airs détachés et son rictus moqueur. Tout ça était-il étudié ou complètement naturel chez lui ? Sa personnalité donnait l’impression d’être faite d’une multitude de facettes qui donnaient un résultat intéressant mais dont Cat avait envie de gratter la surface. Cet homme l’intriguait. Plus qu’un autre avait pu le faire jusqu’à présent. En général elle passait un bon moment avec eux, en profitait au maximum puis chacun reprenait sa route. Elle était rarement tombée sur des hommes encombrant ou très bizarre. Et puis ce matin il y avait Oscar qui ne semblait entrer dans aucune catégorie existante. Un maelstrom bouillonnant capable de lui tenir tête et de la séduire en même temps. Elle avait certes cru un instant qu’elle perdrait son job après leur première rencontre. Mais ce qu’il s’était passé la nuit dernière dans la boite et à l’appartement était complètement autre chose. Et après tout ça, elle se posait des questions sur lui. « A l’inverse de son maître, elle n’a pas l’air d’avoir envie de mordre. » La blonde laissa un sourire étirer ses lèvres alors qu’elle s’installait de nouveau face à son bol de céréales. Elle suivit Oscar des yeux alors qu’il ouvrait une fenêtre et s’asseyait dans un fauteuil. Le tableau était délicieux. L’homme tout en muscle nerveux, clope aux lèvres et chiot adorable sur les genoux. Il semblait plein d’une tendresse évidente envers l’animal, ce qui détonait avec ce qu’il dégageait jusqu’à présent. Le chien, qui était apparemment une femelle, était visiblement à son aise sur le jeune homme. Cat embrassait la scène du regard, son étonnement face à cette situation montant encore d’un cran. Le rire qu’il eut roula le long de l’échine de la blonde. « Il faut les excuser, ces personnes boivent uniquement de la vodka et ne lisent que des tweets. » Elle fit la moue, peu convaincue par sa réponse. Elle ne s’était pas trompée, elle faisait face à un mur. Alors elle se leva et vint s’installer sur le canapé, non loin du fauteuil d’Oscar. Elle hésita un instant à voler de nouveau une cigarette au brun mais cela aurait été plus par envie d’éprouver sa patience que par réelle envie de fumer. Elle se contenta alors de l’observer en remontant ses jambes pour s’assoir en tailleur. « C’est fin. Même si je n’ai rien contre la vodka et Twitter. Mais ça ne répond pas à ma question. Essaie encore. » Le chat qui veut le bout de plastique déchiré pour jouer plutôt que la balle toute neuve bien présentée ? Oui voilà. Cat lui adressa un haussement de sourcil à l’instant où on sonna. A son grand étonnement, Oscar fit descendre la chienne de ses genoux pour qu’elle vienne jusqu’à la blonde. Mais Cat se demanda surtout s’il s’agissait d’une épouse, d’une maitresse ou d’une fiancée contrariée. Ça lui était déjà arrivé de se retrouver dans cette position là et ce n’était pas toujours drôle. Elle n’avait rien à se reprocher de son côté mais les départs précipités n’étaient jamais drôles. Et après tout, elle ne savait toujours pas grand-chose de l’homme qui la nourrissait ce matin. Pensive, elle se mit à caresser doucement le pelage du chiot qui semblait quand même intéressé par ce qu’il se passait à la porte. Elle entendit distraitement des mots se perdre dans le luxueux loft. « …cinq milles…demain…’mier rappel. » « Essaye de faire…’ases si tu veux…crédible… » La jeune femme se rassura un instant. Ça ne semblait pas être quelqu’un qui allait la foutre dehors en hurlant de ne pas toucher son mec, c’était donc une bonne chose. Rien de plus désagréable en se levant après une nuit aussi fantastique. Perdue dans ses pensées, elle entendit, plus qu’elle n’enregistra, Oscar fermer la porte et revenir s’asseoir à la place qu’il venait de quitter. Cette fois la petite chienne lui fit la faveur de rester près d’elle, au lieu de retourner près du brun. Elle soupçonna que les gratouilles sur les flancs en soient la raison. C’est le bruit sec d’un objet posé sans ménagement sur la table basse qui ramena Cat sur terre. « Et puis franchement, entre nous, ton amie n’avait pas l’air futé non plus. » La jeune femme leva un sourcil, les yeux rivés sur le couteau qu’il venait de poser entre eux sans aucune gêne ni préavis. Elle n’était pas spécialement trouillarde mais cette matinée changeait tout de même de ses habitudes. « Elle ne l’est pas. L’essentiel de son temps consiste à pleurer parce qu’elle n’est plus avec son mec, et le reste elle le passe bourrée et droguée pour fêter qu’ils soient de nouveau ensemble. Mais elle a toujours des bons plans alors je suppose que je la tolère. » Silence. « Attend. » La blonde secoua légèrement la tête et leva enfin les yeux vers lui. Cet homme était vraiment plein de surprises redoutables. « C’est un moyen pas du tout subtil pour me mettre dehors ? Parce qu’il y a des étapes avant de passer à la menace au couteau, tu sais, genre demander simplement. » Mais elle ne bougea pas. En fait, elle enveloppa un peu plus le chien dans ses bras sans cesser ses caresses et s’adossa au dossier du canapé. Elle était capable d’additionner 2+2 lorsque c’était nécessaire et n’était certainement pas plus idiotes que d’autres cruches. Quelqu’un qui a une arme à portée de main est quelqu’un qui cherche à se protéger. C’était délicat. Oscar venait de piquer sa curiosité, à défaut de lui faire peur. |
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Oscar avait pu sentir la tension montée au fur et à mesure qu'il prononçait son esquive bien sentie. Cat n'était pas satisfaite. Elle voulait en savoir plus sur l'homme qui avait partagé sa nuit, mais lui n'était pas disposé à raconter sa vie. La vérité était bien trop laide, ces gens qui papillonnaient autours de lui n'étaient que des faire-valoir. "C'est fin. Même si je n'ai rien contre la vodka et Twitter. Mais ça ne répond pas à ma question. Essaye encore." Répondit la jolie blonde, l'air circonspect. Oscar souffla du nez, un léger sourire peint sur ses lèvres. Il avait vu juste. Lire en Cat était un jeu d'enfant ce matin. Nous étions loin de la panthère passive agressive qu'il avait croisé la veille. Mais ça lui allait. Susciter l'intérêt de quelqu'un était vital pour le jeune homme. Surtout quand ce quelqu'un vous fixait avec un regard aussi grand que le monde. Mais la sonnette retentit et le sauva d'une énième explication encore plus hasardeuse que la précédente. Après une entrevue sur le pas de la porte, Oscar revint, toujours avec son air détaché qui semblait collé à son visage. Il sentait les questions arriver. Pourquoi une arme blanche? Qui est-ce? Elles réagissaient toujours comme ça. Et si il y a bien une chose qu'Oscar exécrait, c'était rendre des comptes. Alors, il tenta de détourner l'attention en revenant au sujet initial; leurs entourages. " Elle ne l'est pas. L'essentiel de son temps consiste à pleurer parce qu'elle n'est plus avec son mec, et le reste elle le passe bourrée et droguée pour fêter qu'ils soient de nouveau ensemble. Mais elle a toujours de bons plans alors je suppose que je la tolère." Oscar arqua un sourcil en se demandant comment une personne aussi bouillante qu'elle faisait pour supporter une situation pareille. Lui aurait disjoncté depuis longtemps. "Tu viens d'énumérer les raisons de pourquoi je suis céliba..." Elle lui coupa la parole. "Attend." Oscar fronça les sourcils, assez contrarié. Cat commençait à prendre des aises qu'il n'appréciait guère. Pour une fois il avait daigné parler un peu de lui et la panthère lui coupait la chique. "C'est un moyen pas du tout subtil pour me mettre dehors? Parce qu'il y a des étapes avant de passer à la menace au couteau, tu sais, genre demander simplement." Miaula-t-elle. Mais Cat n'avait pas l'air inquiète pour un sou. Stoïque, elle semblait chercher des réponses. "Est-ce une matinée banale chez toi?" Semblaient crier ses yeux. Mais il n'en avait rien à faire, les interrogations de Cat étaient le cadet de ses soucis. Oscar était déjà en train de penser à ce soir et de quelle manière il allait se dépêtrer afin de plumer ses adversaires. Le garçon appréciait la jeune femme, il n'y avait aucun doute. Il pouvait sentir une forte connexion entre eux. Mais ils n'étaient pas ensemble et il n'avait aucun compte à lui rendre. Ils s'étaient vu quoi, deux fois? Ça n'avait aucun fichu sens, il n'était même pas sûr de la revoir un jour. "Je ne demande pas, j'appelle un taxi d'habitude." Dit Oscar non sans montrer qu'entre temps, il s'était braqué. Sa réflexion s'était faite rugueuse comme du papier de verre, à son image. Oscar se pencha sur la table basse et attrapa une autre cigarette puisque Cat lui avait volé la première. Il tira une latte puis expira dans un long soupir qui eut pour effet de le calmer instantanément. "Dis donc, visiblement il n'est pas très calme ton quartier." Cat lui tapait sur le système. Cette dernière paraissait incapable de formuler une question directe et claire. Oscat vivait dans un beau quartier où la moyenne d'âge était à peu près de soixante-quinze ans. À quoi jouait-elle? Le contact des jambes de la jeune femme sur son jean lui tira un frisson de plaisir mêlé d'agacement. Pour l'instant, il ne daignait pas répondre, préférant sa cigarette à une conversation qui ne le mènerait sans doute à rien. "Ils sont si agressifs que ça les témoins de Jehovah par ici, pour que tu aies besoin d'un couteau pour les faire fuir du pas de ta porte?" Demanda-t-elle l'oeil rieur. Le regard d'Oscar était dans le vide, à mille lieux de se poser sur le corps splendide de la blonde. Il se saisit de la main de Cat et la posa sur son jean, afin que les caresses cessent. "Pourquoi ça t'intéresse autant? J'ai l'impression d'être face à un flic." Se mit-il à grincer entre ses dents tout en tournant la tête rageusement vers la panthère. "Me prend pas pour un con. Je sais que tu as touché à mes affaires, je n'ai rien dit alors que tu as déjà franchi une limite. N'en franchis pas une deuxième." Sentant alors le sang lui monter à la tête, Oscar poussa doucement Cat de ses genoux puis se leva en direction du coin cuisine. Il avait besoin de s'occuper les mains, sinon il sentait qu'il allait péter un câble. Le jeune homme se saisit de la coupelle vide de Cali et la remplit d'eau. Aussitôt, l'animal assoiffé accourut afin de se désaltérer. Oscar s'avança vers Cat, cigarette à la main. "Il y a quelque chose que tu souhaites savoir en particulier ou tu souhaites juste voir un remake de notre première rencontre?" Il inhala la fumée nicotinée puis la recracha par les narines. Oscar ressemblait à un dragon sortant tout juste de sa torpeur. "Ne t'avise pas de jouer à ça avec moi."
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❝but first, coffee❞ oscar & cat Cat s’était réveillé vraiment de bonne humeur. Et les choses avaient dégringolé de manière assez spectaculaire. Il faut dire qu’ils venaient de passer d’un petit déjeuner assez agréable à une ambiance complètement différente. Depuis qu’Oscar était revenu de la porte d’entrée, le vent avait tourné. La langueur matinale avait laissé place à quelque chose de plus rêche, plus dur, plus froid. La blonde ne s’était pas sentie concernée jusqu’à ce que le jeune homme dépose machinalement un couteau face à elle. Pourtant elle ne se sentait pas particulièrement paniquée. Peut-être qu’il aurait fallu. « Je ne demande pas, j'appelle un taxi d'habitude. » Un léger rire la parcourt. Ils se ressemblent sur ce point-là. Quand il faut partir, pas de négociations possibles et on ne laisse pas le choix. Et pour l’instant, Oscar ne lui avait pas annoncé que son taxi l’attendait en bas. « Tu es déjà bien gentil d’appeler toi-même. » Mais il ne répondait pas à sa question. Elle voulait savoir. Pourtant elle avait l’impression qu’il ne fallait pas attaquer Oscar de front. Qu’il fallait plutôt enrober les choses dans un joli ruban rouge |
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Le sourire que portait la panthère le long de son visage ne fit que rendre Oscar encore plus fou qu’il ne l’était déjà. Son coeur battait la chamade et le jeune homme craignait qu’il ne se décroche tant il pouvait le sentir à travers sa poitrine. « A choisir je préfère un remake d’hier soir. C’était quand même plus drôle. Puis j’en ai marre de claquer des portes, la prochaine fois je préfère que ce soit toi qui soit obligé de quitter mon territoire. » miaula-t-elle tout en se levant avec souplesse du fauteuil. Oscar la toisa du regard, alerte à chaque mouvement que Cat faisait. Il n’était pas spécialement d’accord avec ce qu’elle disait. Son territoire à lui, c’était le monde.
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❝but first, coffee❞ oscar & cat Cat se demandait à quel point elle venait d’énerver Oscar. Elle se souvenait bien de sa colère olympienne quelques mois auparavant mais les circonstances n’étaient pas les même. Leur relation n’était pas la même. Quoi qu’elle ne fût pas bien sûr que cela fasse une grande différence pour le jeune homme. Qu’étaient-ils sinon un coup d’un soir qui se dispute au réveil ? Il faut dire que ce n’était pas monnaie courante de se prendre la tête avec l’homme avec qui elle venait de passer la nuit. Pourtant il y avait ce truc. Cette envie d’en savoir plus. De comprendre qui était Oscar. Il semblait sortir du même moule qu’elle. Entêté, nerveux, félin, à l’affut. Et pourtant différent. C’était complexe et intriguant. Et à côté de tout ça il sortait une arme et s’offusquait qu’elle demande des explications. Pour un peu elle aurait levé les yeux au ciel. Ils étaient deux matières, deux espèces de roches qui, frictionnées l’une contre l’autre provoquaient des étincelles. Visiblement il fallait s’assurer qu’il n’y avait rien d’inflammable à proximité sous peine d’entrainer un incendie. Ils se tenaient l’un en face de l’autre et elle ne voulait pas être celle qui déclencherait la première braise. Cette fois-ci elle garderait son calme face au début de combustion qui semblait s’emparer du jeune homme. La blonde aimait tester, piquer pour jauger les réactions, avancer pour essayer, reculer pour frustrer. Était-ce vraiment incompréhensible qu’elle veuille avoir des explications ? Après tout, elle pouvait aussi bien récupérer ses affaires et partir sans rien dire. Ce n’était qu’un homme parmi les hommes et elle n’avait pas l’intention de fricoter avec ceux qui pouvaient être dangereux. A l’instant où l’idée traversait son esprit, un ricanement mental lui répondit. Cette matinée était déjà différente de toutes les autres. C’était peut-être l’homme qui en était à l’origine. L’homme qui était en train de s’emporter face à elle comme si chaque mot pouvait la foudroyer sur place. « Je suis en train de regretter de ne pas mettre arrêter là ouais, t’es vraiment une folle acharnée. Eh tu sais quoi? T’as qu’à retourner mon appart, tu étais déjà partie pour, non? Peut-être que tu trouveras tes putains de réponses et me lâcheras? » Cat leva un sourcil perplexe. Il mélangeait beaucoup de choses. Elle pouvait comprendre qu’il n’aime pas qu’elle fouille, même si elle s’était bien amusée, mais ça n’avait rien à avoir avec le fait qu’il sorte des couteaux de sa poche comme des pièces de monnaie oubliées. Leur proximité n’avait plus rien à voir avec celle de la veille. C’était une colère sauvage qui suintait d’Oscar, de sa voix, de ses gestes. C’était peut-être la fierté qui empêchait Cat de reculer ou bien l’irritation d’être prise pour une imbécile. Elle ne lui laissa pas l’opportunité de s’emballer un peu plus contre elle. Alors qu’il éteignait sa cigarette tout juste allumée |
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Je joue. Ça n’avait pas sonné comme un soulagement dans la bouche d’Oscar. Il avait dévoilé son petit secret afin qu’elle le lâche une bonne fois pour toute. La naïveté n’était pas le premier défaut du garçon. Il ne connaissait pas bien Cat, il avait pensé que ça allait suffire. Si la blonde avait décidé de partir, il aurait sans doute essayé de la retenir, malgré toutes les horreurs qui avaient traversé ses lèvres. « Eh bien voilà. » Lâcha la jolie jeune femme avec un ton qui déplut fortement à Oscar. Pour qui se prenait-elle? Si Oscar avait décidé de parler, c’était parce qu’il l’avait décidé, tentait-t-il de se persuader. « Tu fais trop la mali… Mais pose ça! » dit-il en se saisissant de la lame avant de la remettre sur la table basse en bois. Oscar avait la nette impression que Cat ne comprenait rien à rien. Il y avait à peine deux minutes, il lui avait fait la morale à propos du fait qu’il ne fallait pas toucher à ses affaires. Un conduit semblait relier les deux oreilles de la blonde au travers de son crâne. Ça rentrait par l’une, ça sortait par l’autre. Oscar poussa un soupir, contrarié par la versatilité de sa partenaire. « Tu joues à quoi ? » Il ne manqua pas de rouler aussitôt des yeux. Mais Cat, comme à son habitude, ne comprit pas que c’était le signal pour se taire. « Tu paries, aux courses ? Du poker ? Tu comptes les cartes au Blackjack ? » Continua-t-elle de le questionner. La gueule de bois doublé du harcèlement qu’il subissait ne l’aida pas à remonter la tête hors de l’eau. Oscar se pinça l’arrête du nez et entreprit de se masser doucement le creux des yeux afin de ne pas se remettre à crier. Quand il eut finit, il fit face au sourire de Cat. Un sourire aussi lumineux que le soleil et aussi amusé que celui d’un enfant. Oscar sourit à son tour et souffla du nez en se rendant compte dans quel état il s'était mis pour si peu. Il n’avait pas l’habitude de parler, normalement, ça n’avait pas d’importance. Ce qui comptait pour ses fréquentations c'était qu’il soit beau, mordant, drôle et surtout qu’il est un carnet de contacts bien rempli. « Je joue au poker depuis que je suis au lycée. Ça m’arrive de jouer aux dés parfois en soirée mais ce n’est pas ce que je préfère. » Finit-il par répondre en haussant une épaule bien plus détendue. Cat ne semblait plus se moquer ouvertement de lui, ce qu’il avait ressenti au début de leur conversation. Une confiance s’installait et Oscar sentait qu’il pouvait se laisser aller. Il passa sa paume contre le poil épais de Cali. « Du coup tu te défends contre ceux qui viennent sonner jusque chez toi ? Ça veut dire quoi ? Ils sont jaloux parce que tu gagnes ? Ou furieux parce que tu perds ? » Oscar secoua la tête pour le signaler qu’elle était dans le faux pendant qu’il s’allumait une autre cigarette qu’il comptait finir cette fois.
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❝but first, coffee❞ oscar & cat Il jouait donc au poker. Et il souriait. Finalement Cat finissait par obtenir ce qu’elle voulait. Le changement d’attitude du jeune homme était quasiment radical. Il soufflait le chaud et le froid, c’était autant stimulant que déstabilisant. Elle trouvait un malin plaisir à voir jusqu’où il pouvait aller, à quel moment il changeait de tactique. La blonde avait déjà vu à quoi ressemblait une de ses colères noires. Une vraie, impulsive et ingérable. On avait l’impression de se tenir face à un titan dont un seul fil extrêmement mince l’empêchait de basculer dans la folie furieuse. La jeune femme était plutôt adepte du changement de plan avant d’en arriver là avec son interlocuteur. Mais Oscar lui donnait envie de l’embêter, d’être cet imbécile qui tapote sur l’épaule jusqu’à obtenir de l’attention de sa part. Car après tout elle était visiblement compliquée à obtenir, l’attention du brun. Finalement c’était un sport de converser avec lui. Aussi dopant que de réussir à traverser un champ de mine. Et ça, Cat, c’était un défi qu’elle adorait. Elle l’observa tirer sur sa cigarette, le détaillant sans se cacher. « Parfois j’ai des dettes que je ne rembourse pas toujours à l’heure. Alors je peux avoir une mauvaise surprise en ouvrant la porte. J’ai intérêt de gagner ce soir sinon je ne sais pas quand est-ce que l'on se reverra. » Cette fois la sourire de la panthère eut l’air d’éclore lentement sur ses lèvres. Comme si elle prenait le temps de savourer une friandise particulièrement agréable. Etait-il conscient de tout ce qu’il venait de sous-entendre ? Probablement oui, Oscar était visiblement du genre à peser ses mots et savoir ce qu’il disait. « Dans ce cas on va croiser les doigts pour que tu gagnes et que l’occasion se présente rapidement. » ronronna la jeune femme. Cette fois leurs intentions étaient claires pour tous les deux. Il se passait quelque chose dans cet appartement, de la même manière qu’il s’était passé quelque chose la veille dans la boîte de nuit. Cette proie n’en était pas une et ces deux prédateurs semblaient être deux aimants, dont certains pôles s’éloignaient mais d’autres se rapprochaient inéluctablement. Elle se déplaça, s’avança vers lui pour s’asseoir face à lui. Et cette fois ses paroles firent lever un sourcil au tigre. Tout maitre qu’il voulait l’être, sur son fauteuil avec son fidèle acolyte canin, la jaugeant d’un peu plus haut. La jeune femme se demanda quel allait être sa réaction mais le plus gros de l’orage semblait s’être étiolé dans la fumée de leurs cigarettes. « Je ne te crois pas faible, tu t’es mis ça toute seule dans la tête. Que tu fasses deux mètre dix ou un mètre cinquante, que tu aies un caractère fermé ou pas, ma réaction sera la même. J’ai l’impression que tu te fous de moi depuis qu’on est debout et je n’aime pas ça, tu comprends? » Ce fut au tour de Cat de lever un sourcil circonspect. Cette matinée était propice aux petits aveux, qu’ils soient fait sous le coup de la colère ou dans le badinage le plus détendu qui soit. L’ascenseur émotionnel qui rythmait ce début de journée l’étonnait encore. Elle fit tourner sa cigarette entre ses doigts et s’accorda quelques secondes pour réfléchir. « Je me moque pas de toi. Je gratte, je fouille. Je veux tout. Pas seulement la belle image que tu donnes aux autres. Je suis pas les autres. » Au final c’était sa façon de faire. Piquer, fouiner, jouer. Tâtonner pour trouver ce qu’elle voulait. Et Oscar en ferait les frais. D’où sortait cet animal capable de jouer sur les mêmes terrains qu’elle ? D’où provenait cette alchimie qui leur avait quasiment coupé le souffle la veille ? D’où venait cette sensation qu’il y avait bien plus à trouver derrière ce qu’il cachait ? « Je ne sais pas, je pense que tu as vécu la même chose que moi hier et que je n’ai pas besoin de te faire un dessin. Ne m’y oblige pas. Et tu n’as pas proposé à ce qu’on aille chez toi du peu que je me souvienne. » La jeune femme laissa errer ses doigts sur la fourrure de la petite chienne qui passait à côté d’elle. Le sens du vent changeait dans la conversation, Oscar se montrait moins fermé, plus calme. Elle répondit à son œillade rieuse par une moue amusée. « C’est dommage, j’aurais été curieuse de voir cette nuit en dessin. Je suis tentée de t’y obliger, rien que pour voir le résultat. » Son rire roula dans sa gorge. Il accompagna son mouvement lorsqu’elle se leva de la table basse et se tint debout face au jeune homme. Cette fois c’était elle qui le surplombait, sans perdre son sourire. « Du peu que tu te souviennes ? Je suis déçue, as-tu besoin d’un rappel pour te rafraîchir la mémoire ? » D’un geste, elle porta sa cigarette à ses lèvres et tira une bouffée. Quelques secondes, elle observa le brun. Le dévisageant sans gêne, un sourire caressant sur le visage alors qu’elle expirait la fumée. Rapidement elle se passa une main dans les cheveux, repoussant quelques mèches folles puis se pencha vers le jeune homme. Elle approcha son visage du sien et, de la même manière qu’il l’avait fait la veille, elle effleura sa bouche, lui promettant encore mille choses. Elle l’embrassa sans aucun autre contact entre eux que celui de leurs lèvres, son léger sourire toujours présent. La panthère se redressa, les yeux toujours rivés sur Oscar. « Alors, les souvenirs reviennent ? » D’un mouvement souple, elle s’écarta rapidement de quelques pas pour se diriger vers le chiot qui revenait vers eux. La blonde se laissa glisser à genoux sur le sol pour cajoler l’animal qui se hissa des deux pattes avant sur ses jambes. Elle se demandait quelle réaction allait avoir le jeune homme alors qu’elle jouait encore avec le feu. Sans quitter le brun des yeux, un sourire félin aux lèvres, elle s’adressa à Cali. « Tu crois que ton maître perd la mémoire ? Ce serait dommage d’oublier les bonnes choses. » |
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