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when i think i'll be okay i am always wrong (ft. Anthony)

Ven 11 Aoû - 20:55

Aller de l’avant. Passer à autre chose. Faire son deuil. Arrêter de vivre dans le passé. Autant de synonymes pour la tâche qu’Ellis avait à accomplir. Cela faisait deux mois que Mike était mort et c’était un peu parfois comme s’il était mort hier. Pourtant, cela faisait plus d’un an qu’il le regardait se détruire à petit feu. Il aurait dû commencer à faire son deuil à ce moment-là. Mais au lieu de ça, il s’était battu pour essayer d’aider Mike à s’en sortir. Il s’était battu pour deux puisque l’autre ne voyait pas intérêt d’arrêter… Ce n’était même pas la peine de lui parler de cure de désintoxication, ça me le mettait en colère. La drogue avait changé Mike avait des accès de colère parfois inquiétant. Il n’avait jamais été violent avec Ellis, enfin, pas physiquement. Verbalement, c’était autre chose, lorsqu’il était en manque, il pouvait être tellement cruel. Ellis avait failli laisser tomber plusieurs fois. Il aurait pu se sauver de cette déchéance, au lieu de ça, il avait essayé de sauver Mike… Résultat : il ni l’un ni l’autre n’avaient été sauvé. Mike était mort d’une overdose et Ellis… il avait perdu l’homme de sa vie et n’était plus vraiment lui-même. Dans l’état actuel des choses, il ne pensait pas être capable un jour pouvoir faire son deuil. L’amour, c’était bien quand tout allait pour le mieux, mais une fois que ça n’allait plus… ça n’allait plus du tout. Et à qui parler de ce qu’il ressentait ? Il avait des amis bien sûr, mais ne voulait pas les ennuyer avec ça.

Il avait cherché sur internet, lu des témoignages, pleurer parce qu’il arrivait à se retrouver dans les mots de certaines personnes. Il avait pensé à prendre un chat ou un chien, pour certaines personnes, ça aidait à combler le manque affectif… Mais il vivait en appartement et se voyait mal séquestrer un animal dans un petit appartement. En plus, il lui fallait l’accord de son coloc et il se voyait mal raconté qu’il voulait prendre un chat pour oublier son petit ami décédé. C’était un peu chelou comme demande. Enfin passons. Il avait aussi trouvé des groupes de paroles… un peu comme les alcooliques anonymes, mais pour ceux qui ont perdus un proche. Il y avait même des groupes de paroles spécifiques aux pertes liées aux addictions, mais pour le moment, Ellis n’avait pas envie d’entrer dans les détails… Il envisageait d’aller voir les réunions plus basiques… Voilà comment il s’était retrouvé devant un bâtiment où se tenaient des groupes de paroles. Une part de lui voulait entrer et voir comment ça se passait tandis qu’une autre part se disait que c’était débile et ce n’était pas ça qui allait l’aider à aller mieux… d’ailleurs, il se demandait même s’il avait vraiment besoin d’aller mieux. Est-ce qu’il avait le droit de faire son deuil alors qu’il n’avait pas réussi à aider Mike… c’était une sorte de punition bien méritée au fond. Il s’approcha donc de la porte d’entrée avant de faire demi-tour… pour la troisième fois en dix minutes. Ce faisant, il bouscula quelqu’un. Merde, quel boulet des fois. « Euh, désolé… » Dit-il avec l’envie de partir loin… si ça se trouve, il venait de bousculer quelqu’un qui était aussi là pour une perte… sympa… C’était surement pas ce quoi il s’attendait en venant ici : se faire rentrer dedans par un boulet qui tournait en rond de peur de participer aux groupes de paroles.
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Sam 12 Aoû - 0:34

Anthony avait décidé de se prendre en mains. Ou quelque chose du genre. C'était ce qu'il disait à tout le monde, ce qu'il avait promis à ses quelques amis et à sa famille. Mais il n'avait jamais vraiment fait quoi que ce soit pour tenir sa parole. En fait, c'était tout le contraire. Après être parti loin de cet endroit où tout lui rappelait son fiancé, il avait coupé les ponts avec son ancien psychologue, lui jurant qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre. Alors que pas du tout. Anthony détestait tellement ça, qu'il était prêt à mentir pour éviter toute rencontre avec un autre moralisateur, comme il aimait les appeler. Son fiancé était mort. C'était un fait, et il ne pouvait pas s'en défaire depuis tout ce temps. Beaucoup ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas à passer à autre chose. Huit années. Après tout ce temps, il ne pouvait pas oublier, pas pardonner, ni à ce conducteur ivre, ni à lui-même. Il s'en voulait d'être encore là alors que lui non, et ça, personne n'arrivait à le comprendre, surtout pas sa famille. Son psychologue lui avait sorti des explications sur la culpabilité du survivant, mais le jeune homme n'avait jamais vraiment beaucoup écouté. Il savait très bien que ce n'était pas de sa faute, qu'il ne conduisait même pas. Mais comment ne pas se poser des questions ? Il avait rêvé sa vie avec son fiancé, et maintenant il devait la continuer tout seul, sans son pilier. Anthony avait toujours eu peur de la mort, nerveux rien qu'à y penser, mais jamais il ne l'avait vécu d'aussi près. Maintenant, il avait cet étrange mélange entre la peur et l'envie, et l'alcool était la seule chose qui l'aidait à ne pas y penser.

Mais aujourd'hui, ce n'était plus pour ses proches qu'il voulait reprendre le dessus. C'était Maël. C'était des nouveaux amis, qui le soutenaient bien plus que ses anciens. Son frère et son père comptaient aussi, mais ils étaient bien loin, beaucoup trop pour voir le désastre qu'était réellement devenu Anthony. Ce n'était pas comme s'il leur racontait ses frasques, au contraire. Il leur disait toujours à quel point il trouvait cette vie magnifique et qu'il était heureux d'être parti alors que c'était complètement faux. Rien n'allait. Alors il était allé sur internet et avait cherché des solutions, mais aucunes d'elles ne lui allaient. Arrêter de boire, il n'y arriverait pas. Pas comme ça. C'était la dernière chose qui l'aidait à oublier. Et puis il avait trouvé des groupes de soutien, plus ou moins spécialisés. Hésitant pendant de longs jours, il s'était finalement décidé d'y aller. Pour voir. Arrivé devant la porte, la seule autre personne présente dehors était un jeune homme qui faisait les cent pas devant l'entrée. Il semblait vouloir entrer, avant de faire demi-tour, encore et encore. S'approchant, Anthony fut surprit lorsqu'il refit demi-tour, le bousculant au passage. « Pas de problème. Tout va bien ? » souffla-t-il, avant de s'arrêter devant la porte, la main sur la poignet. « C'est la première fois que vous venez aussi ? » demanda-t-il doucement à l'inconnu, espérant trouver un soutien quelque part. Il pouvait désormais entendre des voix venant de l'intérieur, et cela lui donna encore moins envie d'y aller. Y aurait-il du monde ? « Je ne sais même pas pourquoi j'ai aussi peur. » avoua alors Anthony, ayant très bien compris que l'autre jeune homme était dans le même cas. Ça se voyait dans les expressions de son corps, et même de son visage. Ils étaient tous les deux bloqués à quelques mètres de ce qui pourrait être leur salut.
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Dim 13 Aoû - 18:22

Ce qu’il pouvait être un boulet parfois. Souvent en fait. Entre sa maladresse légendaire et son manque de tact, Ellis n’était pas toujours la personne idéale. Peut-être que c’était pour ça qu’il avait échoué avec Mike, il avait été trop brutal dans ses mots ? En même temps, il avait aussi essayé la méthode douce, ça n’avait pas marché non plus. Il s’en voulait tellement et il n’arrivait pas à s’en sortir. Il n’était pas le seul, sinon, les groupes de parole n’auraient pas lieu d’être… Et dans le fond, il se sentait presque bête. Il avait perdu Mike à cause de son incapacité à l’aider et à cause de la drogue… Mais certaines personnes avaient perdu des proches à cause d'autres personnes, c’était sans doute encore plus dur pour elles. Elles devaient supporter l’idée qu’on leur avait arraché une personne qu’ils aimaient et qu’elles n’avaient rien pu faire. Il ne savait pas comment on pouvait quantifier le degré de douleur, mais si c’était possible, peut-être que la sienne ne valait rien. Ou peut-être qu’il n’avait pas le droit d’être triste parce que les conditions de la mort de Mike n’étaient pas aussi cruelles que celle d’autres gens. Il a deux mois, il aurait trouvé ça débile ce genre de raisonnement parce qu’il y a deux mois, il ne connaissait rien de la mort. Il était naïf et considérait qu’une perte était douloureuse peu importe les conditions. Mais à présent, il était trop occupé à se blâmer, il avait oublié son ancien raisonnement. Et puis, c’était sans doute plus simple de se blâmer soi-même que d’accepter les choses.

Quoi qu’il en soit, l’autre lui demanda s’il allait bien et si c’était la première fois qu’il venait ici… Le grand blond ne savait pas trop quoi dire. Toutes les réponses sonnaient bêtes dans sa tête. Il sourit légèrement lorsque l’autre affirma qu’il ne savait pas pourquoi il avait peur. Il pouvait comprendre ça parce qu’il avait peur aussi. De la peur, de la honte, de la tristesse, de la culpabilité, de l’hésitation… tout ça formait une mélasse grisâtre dans son cerveau… « Je comprends… je pensais que ce serait plus facile de rentrer… » Il se mordilla la lèvre inférieure avant de reprendre avec un brin d’hésitation. « Mais maintenant que je suis là, je me compare aux autres et je suis pas sûr d’avoir le droit d’entrer… » Il devait bien le reconnaître. Si ça se trouve, ce type souffrait encore plus que lui. Encore une fois, d’un point de vue extérieur, c’était débile comme comparaison, mais dans la tête déprimée d’Ellis, ça semblait vrai. Il haussa les épaules, ne préférant pas rester sur ça. « Enfin, j’imagine que la seule façon de le savoir c’est d’y aller… » Il ne bougea cependant pas d’un iota. Ça ne voulait pas dire qu’il allait entrer, juste que c’était la solution pour avoir des réponses à ses questions. Ce n’était pas parce qu’on connaissait la solution à un problème qu’on l’appliquait automatiquement, l’âme humaine était pleine de contradiction et de failles.
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Dim 13 Aoû - 22:05

C'était bien son genre ça ; prendre des décisions pour à la fin, avoir peur de les suivre. Personne ne l'avait forcé à venir, et il avait lu des dizaines de témoignages de gens qui allaient ou étaient allés à ce genre de rendez-vous de groupe d'entraide. Mais apparemment, il n'était pas vraiment prêt à y faire son entrée, même pas du tout, en fait. Pourquoi avait-il aussi peur ? C'était complètement idiot, il n'allait pas à sa mort. Mais c'était peut-être ça, pour lui. Il savait très bien de quoi il avait peur exactement : et si on le forçait à parler ? Anthony n'aimait pas partager des choses, et il savait que c'était naïf de venir à ce genre de truc si on ne souhaitait pas parler et échanger, mais il essayait. Il essayait de tout son possible, et à la fin, il réussit encore à se rater. C'était juste qu'il n’appréciait pas qu'on le force à faire quelque chose, et cette aversion s'était empirée après l'accident. Pourquoi tout le monde tentait de l'aider ? Il n'avait jamais rien demandé aux autres, et pourtant on lui posait des questions. Parler, ça t'aidera à aller mieux, qu'on lui disait. Mais pour être honnête, il ne comprenait pas vraiment en quoi discuter de la mort de son fiancé avec un inconnu allait l'aider à avancer ou à passer à autre chose. Il avait toujours été un optimiste dans la vie, mais après tout ça, il n'arrivait plus à voir le bon côté des choses. Qu'est-ce qu'il s'en foutait de ses remords, son psychologue ? Il était payé pour écouter des gens se plaindre toute la journée, et Anthony doutait fortement que tout cela l'intéresse vraiment au fond.

Et apparemment, il n'était pas le seul à avoir du mal à se décider, même s'il était venu jusque là. Le jeune homme qui venait de le bousculer partageait visiblement cette même peur surréaliste que lui. Au moins, il se sentait un peu moins seul. « Je ne sais pas si certaines personnes ont plus le droit que d'autre, vous savez. » rassura-t-il, ou du moins essaya-t-il. C'était un groupe d'entraide pour ceux qui avaient perdu un être cher, et franchement, Anthony ne pensait pas du tout qu'on pouvait être plus triste que quelqu'un d'autre de ce côté là. Certes, il y avait des morts plus ou moins horribles, mais la tristesse restait la même au fond. « Sûrement, oui. » affirma Anthony alors qu'il ne bougea pas non plus. Rentrer. C'était quelque chose de tellement facile à faire, de complètement anodin, et pourtant ils étaient tous les deux là, cloîtrés devant une stupide porte. Un soupir lui échappa alors qu'il se rendait compte que peut-être, cela voulait simplement dire qu'il n'était pas prêt. Il était déjà venu, c'était peut-être la première étape ? Et la prochaine fois, il réussirait à entrer, sans forcément rester, mais en y allant petit à petit, il arriverait sûrement, un jour, à s'asseoir au milieu de ces gens pour leur raconter son histoire. Mais pas là, pas aujourd'hui. « J'ai vu un café assez sympathique en bas de la rue. Ça vous dirais d'aller boire quelque chose ? » proposa-t-il alors soudainement à un pur inconnu, dont la seule chose qui partageait, c'était la perte d'un être cher et cette peur idiote d'entrer dans un bâtiment.
Anonymous

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Lun 14 Aoû - 17:49

Le blond était d’accord avec l’autre… au sujet des autres. Dans son cas, c’était différent. Il se blâmait trop lui-même pour se donner ce droit. Le cerveau humain était bizarre et difficile à comprendre parfois… dans son cas, Ellis était sûr qu’on le prendrait pour un fou si on savait combien c’était le foutoir dans sa tête. Il était bourré de paradoxes. Il pensait tout et son contraire. Enfin, souvent ce qu’il pensait pour les autres, la tolérance qu’il avait pour les gens, il ne l’appliquait à sa propre personne.  Ellis était méchant et cruel envers lui-même. Les choses qu’il se permettait de penser à son égard, jamais il ne les aurait dites ou pensées à l’égard d’une autre personne. C’était sûrement l’un des symptômes de la dépression. Mais pour lui, il n’était pas dans une phase dépressive, il avait juste ce qu’il méritait pour n’avoir pas été capable de sauver le garçon qu’il aimait. Clairement, au stade où il était, il n’arrivait pas à parler de Mike ni de ce qu’il ressentait. Il n’avait pas essayé non plus. Mais à qui ? Il n’avait personne à qui parler de quelque chose d’aussi sinistre. Il n’avait pas envie d’entacher l’humeur de quelqu’un en racontant ce qui n’allait pas pour lui. Ses parents étaient déjà inquiets pour lui, alors s’ils leur disaient que son petit ami était mort, ils allaient se sentir encore plus mal pour lui. Pas question de le leur dire. Le dire à des inconnus, c’était peut-être moins difficile… Mais encore une fois, il ne se sentait pas prêt.

L’autre lui proposa d’aller boire quelque chose dans un café. Drôle de proposition. En temps normal, le blond aurait prétexté avoir quelque chose à faire et serait parti loin pour ne jamais revenir. Il ne voyait plus beaucoup de gens depuis que Mike était mort. C’était pour ça qu’il avait déménagé pour aller un coloc, pour ça et parce qu’il ne supportait plus de dormir dans la chambre où il dormait avec Mike. Mais au moins, il avait conscience que s’il restait seul, il serait devenu une épave. Avoir un coloc le forçait à ne pas se laisser trop aller. « Pourquoi pas… je m’appelle Ellis, au passage. » Dit-il doucement en tendant sa main au garçon qui lui faisait face et auquel il avait du mal à donner un âge. Le blond ne savait pas trop pourquoi il acceptait… peut-être parce que maintenant qu’il était sorti, il n’avait pas spécialement envie de rentrer… Peut-être parce qu’il voulait faire un effort pour se sociabiliser… Quoi qu’il en soit, il accompagna l’autre jusqu’au café en question. Il opta pour un chocolat chaud. L’hiver Néo-Zélandais était assez clément – ou alors Ellis y était habitué – mais c’était toujours agréable par un temps frais de boire un chocolat sucré et chaud. « Alors …  vous êtes étudiant ou quelque chose comme ça ? » Demanda-t-il finalement pas très à l’aise. Parler avec des inconnus, ce n’était pas son truc, enfin pas seul. Mike n’avait aucun problème à parler avec des gens qu’il ne connaissait pas et Ellis s’était toujours contenté de suivre le mouvement, laissant Mike gérer les choses.
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Mar 15 Aoû - 1:04

Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait proposé à cet inconnu d'aller boire un coup. D'habitude, il évitait les interactions humaines,  et dans toute logique, il aurait dû le faire. Parce qu'en plus de ne pas spécialement apprécier parler avec les autres, le jeune homme était spécial. Spécial dans le sens où lui aussi était là pour cette raison qui le hantait. Ce regard... C'était presque comme se regarder dans un miroir. La même douleur, les mêmes regrets, et les mêmes remords. Qu'avait-il pu bien vivre pour avoir l'air aussi coupable ? Était-il responsable de cette mort qui le tuait de l'intérieur ? Peut-être, et c'est exactement pour cette raison qu'Anthony aurait dû partir du moment où il en avait l'occasion. Mais non, au lieu de ça, il avait demandé naturellement au gars s'il voulait aller boire un café avec lui. Et voilà qu'il venait d'accepter. « Moi c'est Anthony. Enchanté. » dit-il en prenant la main du fameux Ellis. Il semblait être du genre sympathique derrière son air torturé, et peut-être qu'en fin de compte, il avait pris une bonne décision. Lui qui, en général, ne sortait jamais en journée, surtout pas des personnes qu'il connaissait pas du tout ou à peine, cela lui fera peut-être du bien. Il ne s'avançait pas de trop, mais quitte à parler, quitte à commencer avec une seule personne, déjà, sinon, il n'arriverait jamais à entrer dans cet immeuble de malheurs. Et même s'il aimait se noyer dans sa douleur, il était venu pour aller mieux, pas faire encore une fois, preuve de lâcheté.

Il avait réellement vu un petit café en passant, mais à ce moment-là, il n'y avait pas prêté grande attention. Il ne buvait pas de café, pas de thé, et même pas de chocolat chaud. Il avait tout de même une préférence pour l'un d'entre eux, mais il n'en prenait pas par plaisir. Arrivés à l'endroit voulu, ils passèrent commande, et Anthony prit donc un thé, sachant que c'était ce qu'il préférait. Les questions arrivèrent d'Ellis en premier, et il lui sourit. « Non, je ne fais plus d'études. Je travaille au Lougne, en tant que serveur. Je ne sais pas si vous connaissez ? » Après tout, c'était réservé pour ceux qui aimaient montrer qu'ils possédaient de l'argent, et Ellis n'avait pas l'air d'être du genre. Et il se serait très certainement rappelé de lui s'il l'avait vu pendant son service. « Et vous ? » retourna-t-il ensuite la question, curieux. Le petit café était calme, et la douce odeur de chocolat chaud émanait des cuisines et du bar. En général, c'était plus le café qui prenait le pouvoir, et Anthony était bien heureux que ça soit le contraire ici, ne supportant pas du tout son odeur. Il n'avait d'ailleurs jamais compris les gens qui adoraient ça... « C'est plutôt sympathique ici, vous trouvez pas ? » demanda-t-il, ne trouvant pas vraiment de sujet de conversation après les bases. Pourquoi l'avait-il invité, déjà ? Ça se voyait qu'Ellis était tout aussi gêné que lui par cette situation, et heureusement qu'ils avaient leur boisson pour s'occuper quelque peu.
Anonymous

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Sam 19 Aoû - 15:12

Il pouvait donc mettre un nom sur le visage de l’inconnu. Anthony. Simple, efficace et pas assez atypique pour qu’Ellis s’en souvienne vraiment. S’il ne le revoyait pas d’ici un certain temps, il était clair que le blond aurait fait de la place dans sa mémoire en laissant de côté le prénom d’une rencontre d’un soir. Il ne s’attendait pas vraiment à se faire un nouvel ami. Il n’attendait plus rien de personne. Avant, c’était Mike qui leur trouvait des amis. C’était simple pour ce dernier d’aller vers les autres… Alors qu’Ellis, était plus du genre à rester dans son coin. Mike et lui, c’était le jour et la nuit. C’était pour ça qu’il avait tant besoin de lui. Mais maintenant qu’il avait perdu son soleil, sa vie n’était plus qu’une longue nuit sans fin et il n’avait pas envie de chercher un nouveau soleil à sa vie. C’était trop tôt. Et s’il ne se bougeait pas le cul, même dans dix ans, ce serait toujours trop tôt. Combien de temps pour oublier la personne aimée ? Combien de rivières devaient couler sous les ponts ? Combien de coup de couteau dans son cœur avant qu’il ne cesse de battre pour un mort ? Ce n’était sûrement pas quantifiable et ce n’était pas les expériences d’autrui qui pouvaient l’aider. Chacun vivait les choses à sa façon. Ellis ne faisait même pas d’effort puisqu’il pensait mériter ce qu’il vivait. Enfin bref, ses doigts autour de sa tasse chaude, il écoutait les réponses que lui donnait le dénommé Anthony.

Il avait entendu parler du lounge. Mais clairement, ce n’était pas le genre d’endroit que lui et Mike pouvaient fréquenter. Ils n’avaient pas le luxe de mettre une fortune dans un simple cocktail. Eux, ils consommaient plutôt des bières à deux dollars et assez dégueulasse. Enfin, Mike gaspillait leur argent dans du cannabis, de la MDMA, de l’héroïne, du crack… payer pour mourir à petit feu. C’était un peu le principe de la plupart des addictions. « Je connais de nom seulement… je fais pas vraiment partie de la classe sociale des gens qui fréquentent ce genre d’endroit. » Il eut un petit rire. C’était plus un rire mécanique qu’un rire sincère. Il avait appris à faire semblant pour ne pas inquiéter les gens. Je vais bien ne t’en fais pas. Ça résumait bien sa façon de se comporter devant les gens. « Je suis serveur aussi, mais dans un petit café du centre commercial. Ça doit pas être la même ambiance au lounge. » Il hocha la tête. Ce n’était pas une comparaison péjorative, juste un constat. Il y avait des avantages et des inconvénients pour les deux. Par exemple, le dénommé Anthony devait être mieux payé que lui… mais au moins, les horaires d’Ellis devaient être moins chiants. Quoi qu’il en soit, il acquiesça lorsque l’autre affirma que c’était sympa ici. Clairement, niveau discussion, ils étaient dans la merde… Dommage que Mike ne soit pas là pour mettre de l’ambiance. « Oui, ça ressemble un peu à l’endroit où je travaille… mais c’est mieux d’être le client. » Dit-il un peu amusé. Captain obvious.
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Ven 1 Sep - 15:16

C'était gênant. Y avait rien d'autre à dire, et pendant quelques instants, Anthony se haït d'avoir pris la décision d'aller mieux. S'il était resté tranquillement chez lui, ce genre de choses ne seraient pas arrivées. Mais non, il avait dû faire son courageux alors qu'il avait peur de tout, ayant de se faire croire que prendre sa vie en mains, c'était facile. Quel idiot il avait été, quand même. Cela faisait des années qu'il n'y arrivait pas, et il pensait qu'en quelques heures, il allait pouvoir le faire sans problèmes. Ce n'était pas qu'il n'était pas du genre sociable, au contraire. Mais il n'y arrivait qu'avec quelques verres dans le sang, et si possible dans un endroit où les gens avec qui il allait parler ne s'intéressaient pas du tout à lui, en fin de compte. Dans le sens où, quand tu vas au Mermaid, le mec que t'accoste s'en fou que tu ais un fiancé décédé, tant qu'il peut te mettre dans son lit. Alors que là, il se retrouvait face à quelqu'un qui lui ressemblait beaucoup trop pour qu'il soit à l'aise. Pas une ressemblance physique, du tout. C'était un ressemblance purement mentale, et cela se voyait même dans les yeux d'Ellis, dont il venait d'apprendre le prénom. Anthony n'aurait jamais dû proposer à un inconnu d'aller boire un verre alors qu'ils étaient là pour la même raison au départ. C'était tellement gênant qu'il avait envie de sortir une excuse pour partir, mais il n'y arrivait pas. Trop poli ? Peut-être pas. Mais c'était lui qui avait proposé ça, alors il allait devoir assumer jusqu'au bout ses conneries. Pauvre Ellis, franchement.

« Moi non plus, ne vous inquiétez pas. » rit-il doucement, presque jaune. Se payer un verre au Lounge... Il trouvait ça ridicule pour plusieurs raisons. Déjà, il n'en avait pas du tout les moyens. Ensuite, il détestait cet endroit même s'il y bossait. Et pour finir, il ne supportait pas l’ambiance et la bière n'était pas meilleure qu'ailleurs, alors autant aller boire un coup dans un endroit où les gens ne chiaient pas des liasses d'argent. « Je préférerais travailler dans un petit café, je pense. Mais l'appel de l'argent est plus important que celui du bien-être, n'est-ce-pas ? » Parce que ouais, le truc le plus attrayant dans son métier, c'était la paie. Au Lounge, elle était belle et Anthony ne pouvait pas réellement se permettre de cracher dessus, même s'il avait toujours cette horrible impression que c'était de l'argent sale. Il savait très bien que ces gens n'étaient pas tous des voleurs, mais niveau comportement, ils se ressemblaient un peu tous, et pour le jeune homme, ils étaient pourris jusqu'à l'os. « C'est sûr. Même si je ne sais pas si j'aimerais être client au Lounge... Faudrait être un connard de première, pour ça. » plaisanta-t-il avec Ellis, essayant de changer un peu l'humeur entre eux. S'ils allaient devoir passer un peu de temps ensemble, autant que ça soit pour parler de choses intéressantes et être à l'aise. « C'est fou cette coïncidence, quand même. Deux hommes, trop effrayés pour ouvrir une porte et qui sont tous les deux serveurs. Ça doit une sorte de destin étrange. » Même si c'était pas si rare, les serveurs... Mais ils s'étaient quand même retrouvés là, au même endroit, au même moment, avec les mêmes pensées et les mêmes peurs.
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