isaiah + this reminds me of when we were young.

GET REAL

Est-ce que vous connaissez ces jours où rien ne va ? Ces jours où vous auriez mieux fait de ne pas vous levez ? Isaiah expérimente l’un de ces jours. D’abord, il se lève en retard, ensuite, il s’éclate son petit orteil sur la table de la cuisine, avale rapidement son petit déjeuner. Il attrape son sac de cours, file jusqu’à l’université et arrive tout juste à l’heure. Cependant, il s’est cru un mercredi alors qu’on est jeudi et, forcément, il n’a pas les bons cahiers, classeurs. Bref, il n’a pas le matériel adéquat pour certains –voire la plupart- de ses cours. Il a juste envie de faire un « facepalm » tandis que ses potes rigolent de son malheur mais ne le laisse tout de même pas dans la panade en lui prêtant le matériel qu’ils ont. Isaiah est à moitié de mauvaise humeur mais il est tiraillé par la reconnaissance envers ses potes alors, il ne sait pas trop.

Bref, la journée continue et il accumule les maladresses, parfois les mauvaises notes –enfin, quand on considère un 12 comme une mauvaise note bien entendu- et autres. « Les gars … aujourd’hui je suis maudit, j’aurais dû rester coucher ! » « Et nous priver d’un si beau spectacle ? Allons Isa’ ça n’aurait pas été sympa de ta part. » Isaiah lui lance un regard en coin avant de soupirer : « Merci pour l’aide mec. Tu me remonte le moral, un truc de fou ! » Ils éclatent de rire sauf Isaiah qui arrive tout de même à sourire légèrement. Finalement, la journée d’étude se termine et il va directement au boulot où, encore une fois, tout s’enchaîne.

En tant que serveurs, il sait anticiper les mouvements des clients mais là … c’est si brusque qu’il n’a pas le temps de se déplacer. Le plateau qu’il tient dans une main s’envole ainsi que les boissons installées dessus. Le contact du café brûlant touche la peau de son bras et il pousse un cri qui est loin d’être viril. Les tasses éclatent sur le sol et coupe son pantalon sans oublié la peau de son mollet, heureusement sans gravité. La personne s’excuse, totalement paniquée tandis qu’Isaiah se relève et file à la cuisine où il passe de l’eau tiède sur son bras. Le propriétaire du restaurait l’entraîne derrière lui et ils filent … à l’hôpital. Il n’a pas eu le temps de lui dire que ce n’était pas grave que l’homme le conduit là-bas. Isaiah prie tous les dieux possibles et imaginables que ses parents ne travaillent pas sinon, il risque d’avoir une maman paniquée sur lui et un père avec un regard plein de reproche un peu plus loin. Aux urgences, Isaiah a dû attendre un peu mais ce n’est pas un problème pour lui car, de toute façon, ce n’est pas si grave. Il sait ce que peut faire une brûlure et il est loin d’être aussi brûler que ça.

Finalement, on l’appel dans un box où il s’installe en attendant le médecin. Son bras est très rouge et hyper sensible au toucher et peut-être qu’il aura une énorme cloque mais ça, ce n’est pas sûr. En tout cas, il pense que son patron a fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose mais il lui en est tout de même reconnaissant. Bref, une journée de fou qu’il a eu. Le médecin entre dans le box et Isaiah a l’impression de l’avoir déjà vu mais son impression est vite confirmée lorsque cette dernière prononce son nom et son prénom. Abigail … Une vieille amie à lui qu’il n’a pas vu depuis …. Pfff des années ! Après Sophie c’est au tour d’Abigail de revenir dans sa vie. Il lui offre un vrai sourire, un des rares et sincères de sa journée et dit : « Ca fait bien longtemps oui … Bibi ! » Il lui tire la langue et rigole. « Enfin, je devrais dire Doctor Bibi ! » Il lui fait un clin d’œil avant de soupirer : « Je suis entouré de médecin et d’infirmier, au secours ! » Eh oui avec un père chirurgien cardiaque et une mère infirmière plus quelques connaissances médecins et infirmier, il n’avait pas de quoi s’inquiéter. « Ah … Et en fait c’est mon patron qui m’a emmené mais ce n’est pas très grave. J’ai été brûlé sur le bras et légèrement couper au mollet. J’ai mis de l’eau tiède pendant un petit moment. » Il a dit ça comme si de rien n’était mais c’est vrai, il y a bien pire comme urgence … dans les Urgences de l’hôpital. « Alors Bibi, comment ça va après toutes ces années ? Tu es de retour depuis longtemps ? Et du coup, tu fais des études de médecine ? » Il bombarde de questions Abigail parce qu’il n’est pas totalement à son aise dans les hôpitaux. Si pour ses parents c’est une vocation pour lui, c’est plutôt un répulsif ….

Que de joie dans ce monde brute et bien sombre pour Isaiah en ce moment. Retrouvé Abigail met du soleil dans sa vie. La blondinette a toujours été ainsi, elle le faisait rire et ils ont beaucoup de point en commun d’où le fait qu’ils soient si proches. Enfin, avant ils étaient proches mais il a la sensation que ça pourrait revenir très facilement. Il a d’ailleurs l’impression que les années qui les ont séparés se sont envolées en quelques secondes. Il se sent parfaitement à l’aise mais bon, c’est Isaiah alors, il est très souvent à l’aise. Il lui jette un regard pathétique et dit : « Oui … sauf si ta mère est une infirmière et qu’elle s’inquiète et panique en moins de deux secondes quand tu attrapes un rhume et que tu es étouffé … » Il adore sa mère n’allez pas croire le contraire mais parfois, il se dit qu’elle s’en fait trop pour lui et ses sœurs. Ils sont capable de gérer le reste tout de même et un rhume n’est pas bien méchant s’il est bien traité. Enfin, il suppose qu’une maman s’inquiétera toujours du bien-être de ses enfants. Il fait semblant d’être horrifié et met ses doigts en croix avant de dire : « Vade retro Satanas ! » Il éclate ensuite de rire et hausse les épaules : « Je n’ai pas l’âme d’un médecin et puis mon père m’a tellement rabattu les oreilles avec ça … Mais chacun doit tracer son propre chemin. »

C’est vrai, son père a toujours cherché à faire de lui un médecin sauf qu’Isaiah n’a jamais voulu être médecin d’où la tension entre les deux hommes. Il soupire doucement. Chacun doit tracer son propre chemin c’est valable pour lui mais aussi pour les autres et aussi Archie … Il sort de ses pensées lorsqu’Abigail lui demande de lui montrer son bras. Il s’exécute et Abigail l’observe pendant un moment avant de lui annoncer qu’il n’ira pas de l’autre côté tout de suite. Il sourit en poussant un long soupir de soulagement et dit : « Oh merci beaucoup Madame le médecin, je suis tellement soulagé vous ne pouvez pas savoir ! » Il pose une main sur son cœur pour amplifier ce qu’il dit. Isaiah lui pose quelques questions auxquels elle répond sincèrement. « Comment ça le chao ? J’espère que personne ne t’a fait du mal ?! » Il évite ainsi de répondre à la question piège : comment il va … Pour tout dire, il se sent très mal, il déprime un peu parce qu’il a perdu son meilleur ami Archie, enfin, c’est l’impression qu’il a en tout cas. Il vaut mieux ne rien dire dans ces cas-là surtout qu’il vient de la retrouver alors … il se tait.

Il écarquille les yeux en grand et s’étouffe presque : « 5 ans ??!! Comment ça se fait qu’on ne s’est pas croisé avant ? J’veux dire c’est grand Wellington mais quand même … Il fallait que je vienne à l’hosto pour te retrouver … Si j’avais su, je serais venu avant tiens … » Bon, peut-être pas à l’hosto mais bon, c’est l’idée quoi … « Pédiatre ? C’est cool, tu vas être avec les enfants mais j’imagine que ça doit être compliqué aussi parce qu’entre les parents qui sont sur le dos plus les enfants qui sont malades … ça doit pas être facile. » Comment détruire l’optimisme de quelqu’un en quelques secondes ? « Heu … désolé. Je suis admiratif parce que je pense que je n’aurais jamais pu le faire. » Ouai Ouai, c’est ça, excuse-toi va. Enfin, c’est vrai que ça doit être un travail compliqué mais tellement gratifiant aussi qu’il n’imagine pas vraiment ce que ça doit être en réalité. Finalement, il reprend le sourire et dit : « Je suis en école d’Architecture pour devenir … Tatata !!!!!!! Architecte ! Tu sais que c’est mon rêve de gosse ? Ben voilà, je vais l’accomplir, enfin si j’arrive à être diplômé ! » Il a failli bouger dans tous les sens avant de se souvenir qu’il était assis et qu’Abigail était accroupi devant lui pour examiner sa jambe. Il est tellement enthousiaste lorsqu’il parle de sa passion qu’il ne peut pas rester en place. « Sinon, j’habite en colocation et plus chez mes parents depuis un petit bout de temps déjà et je suis totalement indépendant, je paye mon école et le loyer avec l’argent que je gagne dans des petits boulots. C’est d’ailleurs en étant serveur que je me suis brûlé et coupé mais bon, j’ai pas eu de chance toute la journée alors ça compte pas. » Il éclate de rire mais en fait il a les boules. Il pense que c’est le fait d’être si ras des pâquerettes qui lui a fait se planter toute la journée.
 

Il lance un regard suppliant à Abigail : pas de conversation médicale avec lui. Il n’y comprend pas grand-chose. Enfin, il comprend quand ce ne sont pas des mots scientifiques, à rallonges ou ce genre de choses … Il a déjà eu tellement de remontrance au niveau médical. Par exemple ne pas se droguer, ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, manger équilibrer, faire du sport etc. etc. qu’il connaît par cœur les discours de ses parents. Il sait qu’un rhume mal soigné peut donner un truc pas beau du tout. Et puis, parler médecine avec une personne qu’il n’a pas vu depuis des années, ce n’est pas vraiment quelque chose qu’il a inscrit sur sa liste de choses à faire avant de mourir quoi. Enfin bref … Il sourit quand elle se montre d’accord avec lui : « Totalement, voir des jambes mal rasés ou sentir le cochon grillé, c’est pas ma came ! » Evidemment, il parle de lui-même si, évidemment, il ne se rase pas les jambes étant donné que c’est un homme mais passons.

Il se laisse examiner comme un grand garçon et d’ailleurs il dit en prenant une voix de petit garçon : « Docteur Docteur ! J’aurais le droit à une sucette si je me montre gentil et sage et courageux ? » On peut presque voir les étoiles brillées dans ses yeux tandis qu’un sourire se forme sur ses lèvres. Sourire qu’il tente sans vraiment de succès à éteindre avant qu’il ne se laisse gagner par l’hilarité. Finalement il demande : « Alors, que me prescris-tu pour mes bobos ? » Il ne sait pas vraiment comme ça marche pour les stagiaires et les internes, s’ils ont le droit de prescrire ou pas et ce genre de choses. C’est pour cela qu’il ne sait pas s’il a dit une connerie ou pas. Et puis, comme ils partent sur différents sujets, elle répond à sa question et il demande : « De bonnes retrouvailles j’espère ? » Parce que oui, c’est un peu vague et en général quand c’est vague, ça ne veut pas vraiment dire que c’est une bonne chose. On ne sait jamais.

Il rit de bon cœur avec elle et dit : « J’avoue que ça m’arrangerais aussi » Il pose une main sur son épaule et dit : « Je suis sûr que tu y arriveras. Tu vas être un superbe médecin, j’en ai aucun doute. » Isaiah s’illumine complètement quand il parle de son futur métier. Il faut dire qu’il a dans la peau cette passion. Il est fier de pouvoir réaliser un rêve de gosse même s’il est un peu déçu que son père ne le supporte pas complètement dans cette entreprise. Un jour, il ferait reconnaître à son père que c’était la bonne solution pour lui. Il rit devant la remarque d’Abigail avant de dire : « J’espère bien, j’allais pas rester aussi petit que ça ! Mais toi aussi Abigail, tu as grandi et ça me fait vraiment plaisir de te voir de nouveau et que tu sois aussi épanouie. » Et revoilà la question qui fâche mais il sait que s’il botte en touche encore une fois, Abigail va poser d’autres questions auxquels il n’aurait sans doute pas envie de répondre –et dont il n’aura pas la réponse aussi peut-être-. Il sourit donc et lui répond : « Je vais très bien merci. Et puis ma journée s’illumine grâce à ta présence Bibi. » Fayot va ! Il n’empêche que c’est vrai, il n’a peut-être pas passé une bonne journée mais il peut remercier cette journée parce qu’au final, elle lui a permis de revoir une amie d’enfance. Peut-être que finalement, elle n’était pas si mauvaise que cela ? « Et toi Abigail ? Pas trop HS avec tes horaires de fou et tes études ? » Il sait à quel point ça peut être compliqué. Il connait les horaires de tarés qu’ils subissent à l’hôpital. Il a déjà entendu son père partir au beau milieu de la nuit pour une opération urgente et ne revenir que 24 heures plus tard, totalement éreinté. Pareil pour sa mère remarque … En revanche, il n’a jamais eu l’occasion de les voir faire leurs études et leurs horaires donc, il ne sait pas trop comment ils ont gérer mais il a déjà entendu certains internes dire que c’était très difficile de concilier les deux et qu’ils n’avaient pas de vie privée … ou très peu. Il a envie de la taquiner « Tu as un petit-ami ? Ou une petite-amie ? » Ben quoi ? Elle peut très bien aimer les femmes hein et si c’est le cas alors ça ne le gêne pas.

Il rigole doucement et dit : « Tu apprendras ma chère Abigail que je suis toujours glamour voyons. Tu devrais t’en souvenir ! » Sauf que le côté glamour il existe qu’une fois sur 40 alors elle ne peut probablement pas s’en souvenir. Elle peut se souvenir des bêtises parfois salissantes qu’il a fait mais le côté glamour et romantique ou ce genre de truc … pas vraiment. Et puis la preuve en est, s’il avait été glamour, il ne serait probablement pas là parce qu’il s’est coupé et brûlé au boulot. Il dédramatise la situation et il boude en entendant la réplique d’Abigail : « Je suis toujours sage comme une image. » Ou pas. Vraiment pas même. Enfin, elle le connaît suffisamment pour savoir ce genre de chose. Il écoute la future médecin et hoche de la tête. Il comprend et c’est même logique maintenant qu’il y pense. Les internes ne peuvent pas tous faire des prescriptions, il faut un certains nombres d’heures ou d’années il ne sait plus avant que ce ne soit possible alors une stagiaire …

Ils parlent de tout et de rien et si leur rencontre est positive, apparemment, ce n’est pas forcément le cas pour d’autres retrouvailles. Il pose une main sur son épaule de façon rassurante et lui sourit avant de lui dire : « Tout ira bien. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé entre ces personnes et toi mais je suis sûr que tout va se régler et si ce n’est pas le cas alors, tu peux compter sur moi pour te venir en aide ! » Il a assurément beaucoup de défaut mais il a aussi de belles qualités comme le fait d’être toujours présent pour les autres et surtout ses amis(es). Bon, dans tous les cas, il a réussi à dévier un peu la partie sur lui-même ce qui l’arrange grandement. Il rit à son commentaire : « Oh ben je connais ça aussi à certaines périodes. C’est pas facile d’aligner boulot et partiels parfois. Surtout que je suis plutôt du genre exigeant avec moi-même concernant mes études d’architectures. » Il faut dire que ça tombe pas de n’importe où … Son père a toujours été très exigeant envers ses enfants concernant l’école. Sa mère aussi d’ailleurs même si, c’était peut-être un petit peu moins ? Quoi qu’il en soit, ils ont passés cette exigence à leur fils.

Donc Abigail était lesbienne s’il comprend bien. Il n’aurait jamais pensé ça lorsqu’il était petit mais en tout cas, ce n’est pas un problème pour lui. Qu’elle soit lesbienne, bi ou hétéro, il ne fait aucune différence. Elle reste Abigail. Il sourit et dit : « Ouai, j’imagine parfaitement la tête de zombie. Les grosses cernes sous les yeux avec les poches et la voix rauque de pas avoir dormi. C’est sûr que c’est moyen niveau attractivité ! Enfin, tu trouveras une personne pour toi un jour, j’en suis sûr.» Comme lui le voudrait pour lui-même mais il semble que ce ne soit pas le cas, il semble qu’il va galérer pour cela … « N’empêche, il faut que tu prennes du repos sinon tu vas finir comme moi … Avec des coupures ou des brûlures ou avec une journée de merde » Et pour la santé aussi c’est bien de prendre du repos.

Quelqu’un frappe à la porte et cette dernière s’ouvre sur le superviseur d’Abigail même s’il l’ignore encore. Il est en blouse blanche : « Bonsoir Docteur, je suis désolé mais il y a déjà quelqu’un avec moi. Un médecin du tonnerre d’ailleurs si vous voulez mon avis. » Evidemment, il se fiche de son avis il suppose. « Je suis le superviseur de votre Docteur, Monsieur. » « Oh … Oups, désolé ! » Comment dire ? Grillé ! Il offre un regard désolé à Abigail. Il va faire semblant de ne pas la connaître sinon, il imagine que ça pourrait être mal pour elle. Il ne veut pas lui créer d’ennuie.