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Dog days | Martin
« Dog days »
La plage. Le calme, le bruit des vagues, relaxation et méditation à portée de main… Pas pour Felipe, sa dégaine d’ado attardé et son téléphone au bord des lèvres, semble-t-il.
- Comment ça “il a trouvé mieux ailleurs” ? Qui trouve mieux ailleurs ? Et ta…
Soeur ? T’as de la chance de pas être en face de moi, idiot, c’est quoi cette nouvelle ?
Le son de la voix qui répond est étouffé dans son oreillette, et heureusement : il est manifeste que ça hurle là dedans, à un niveau sonore à peine supportable. La douce voix de son pote de soirée est tout sauf agréable. Ne l’a jamais été. Mais hé, il est au courant de tout ou presque, il est sympa, ça compense.
- Et ta soeur, Max ? Et. Ta. Soeur ?
Nouveau hurlement, qui fait dresser les oreilles du chien qu’il promène au bout de sa laisse rose vif. Va savoir pourquoi il réagit à ça et pas à la grosse voix de son maître, au bruit des vagues ou aux nageurs nocturnes. Ce n’est pas très important en fait, l’australien à fort accent ignore l’information.
- Non mais ça va, tu sais que je l’aime bien ta soeur ! Je déconne. Mais ça fait quand même sacrément ch…
Pour la compréhension générale, est-il pertinent de mentionner le fait qu’il a déjà dragué la soeur en question ? Fé est un fieffé gredin quand il s’y met, la demoiselle est mignonne. Il fallait bien que ça arrive. Heureusement que son ami n’est pas très regardant sur ce genre de choses, sans quoi il ne l’aurait pas à l’autre bout du fil.
- Je sais. Ouais. Ben j’irais faire la sortie des universités un peu plus souvent, c’est tout, j’ai la planche de surf de Lazlo à finir de payer. Et ils sortent des New Balance Evangelion, forcément…
Tiens, c’est un autre chien sur la plage en face ? Un gros chien, même. Felipe l’observe une seconde, s’en détourne finalement. Son propre cabot est bien trop flemmard pour s’attaquer à d’autres animaux, il ne craint absolument rien. C’est pour ça qu’il n’a pas de muselière malgré sa taille respectable de husky en solde et qu’il ne se balade qu’au bout d’une longe d’un goût plus que douteux.
Sauf que non. Bien sûr, ce serait trop facile s’il pouvait juste avoir une seule source d’agacement dans la soirée : voilà que Chun-Li se met à aboyer comme un fou, à tirer sur son collier comme si le chien en face avait insulté sa mère. Peut-être qu’il l’a fait d’ailleurs… Mais là n’est pas la question.
- Chun ! J’te rappelle, Max.
Hop, il raccroche, directement au nez de son petit camarade de deals bizarres. Mis de côté pour l’instant, le mystérieux vieux dealer qui lui pique des clients et les questions existentielles de type “qui voudra bien m’acheter mon anesthésiant à chevaux”, il y a plus urgent en la personne de son cabot hystérique. Grand soupir de la part du non moins grand blond. Quand il faut y aller...
Il fait de son mieux pour raisonner le canidé, vraiment, mais ça ne suffit pas. Il semble qu’une super-araignée-mouche-quelque chose aie piqué le mutt, lui octroyant une super-force qui arrive même à arracher sa laisse de la grande main de son propriétaire au moment où celui-ci se penche en avant pour essayer de le caresser.
Super idée Fé putain, vraiment, bravo !
Le voilà donc en train de courir aussi vite qu’il le peut à la suite de son colocataire poilu, les deux idiots soulevant des gerbes de sable dans leur sillage et augmentant sensiblement le niveau sonore des environs.
La scène doit avoir un effet comique certain pour les deux-trois autres promeneurs nocturnes. Beaucoup moins pour le propriétaire du boxer qui se fait charger à pleine puissance par un croisé chien de traineau grondant comme un beau diable, tous crocs sortis.
“Pardon, il ne fait jamais ça” ne sera certainement pas une excuse suffisante.
- CHUN-LI ! Pardon il… CHUN ! Il fait jamais ça !
… Hé bien si, c’en est une pour le barbu précipité aux côtés de son chien qui essaie vainement de se faire obéir à la voix histoire de ne pas avoir besoin d’y mettre, et perdre, ses mains.
Et dans tout ça le pire, c’est qu’il n’a même pas eu le temps de regarder la face de l’autre gars. Ca commence merveilleusement entre eux.
014 
Lunay's invention
Lunay's invention
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Il était très tôt dans la matinée ou tard dans la nuit cela dépendait comment on voyait la chose. Pour Martin qui ne dormait pas énormément les jours et les nuits pour lui, c'était exactement la même chose. Il venait de terminer sa longue de nuit de travail et on ne pouvait pas dire que cela avait été de tout repos. En effet, il avait failli se battre avec un client à qui il avait refusé l'entrée, se battre ne le dérangeait pas du tout, il était du genre impulsif et s'énervait très vite et si il s'était battu ce soir ca n'aurait pas été la première fois ni la dernière d'ailleurs. Martin était réellement excédé et il savait qu'il n'arriverait pas à dormir et décida donc en rentrant dans son studio d'aller promener Barton qui fut très heureux de voir son maître après cette longue journée. Martin partait toujours très tôt de la maison afin d'aller vendre sa marchandise dans les meilleurs endroit de la ville, il se faisait un paquet d'argent et avait donc un train de vie plus qu'agréable même si en voyant l'état de ses fringues on pourrait croire qu'il vivait dans un squat. Martin se trouvait canon mais il ne faisait pas toujours attention à ce qu'il portait mais il avait en permanence son éternel blouson de cuir noir qu'il adorait.
Ce soir, il avait décidé de changer d'endroit et au lieu du parc il opta pour la plage. Il aimait bien aller là-bas ne fut ce que pour le calme qui y régnait surtout à cette heure tardive de la nuit. Barton bien que ca soit un boxer des plus gentils était bien attaché et Martin sentait au bout de la laisse que son chien n'avait qu'une seule envie, courir jusqu'à tomber de fatigue mais l'homme ne se sentait pas d'humeur à aller le récupérer lorsqu'il serait trop loin. Non, Martin ce soir avait juste besoin de calme et de détente pour éviter de casser le nez à quelqu'un qui l'aura trop fait chier. Il n'avait pas envie de se retrouver derrière les barreaux pour agression alors qu'il était sorti il y à a peine deux ans suite à une condamnation pour meurtre.
Mais alors que Martin était doucement entrain de retrouver un calme intérieur, il entendit un chien aboyer à gorge déployée, il regarda et vit un husky énervé comme une poule de luxe qui n'a pas ce qu'elle veut. Le chien était clairement entrain de s'énerver sur ce bon vieux Barton qui devait sûrement se demander ce qui était entrain de se passer, lui qui n'aboie jamais sur personne. Heureusementa, il vit que le maître ne le laissait pas faire mais le canidé avait l'air de n'en avoir rien à faire et comme un ado rebelle arrive à se détacher de son père et se mit à courir vers Barton et son vieux énervé de cette soirée qui n'avait pas l'air de vouloir s'arranger. Barton décida donc à ce moment là que lui aussi voulait s'amuser ou gueuler comme à un concert et malgré la force de Martin, le chien arriva à partir avec sa laisse pendouillant derrière lui comme un vieux spaghetti.
- Je vais t'arracher les bourses, Bart!
Son chien n'en avait plus et n'écouta pas Martin qui malgré me fait qu'il n'avait pas envie de courir le fit et arriva à rattraper son chien pas très poilu. Mais voilà que le maître de l'autre chien arriva près d'eux et Martin le dévisagea comme à son habitude.
- Le mien non plus! Attache mieux ton chien parce qu'il peut blesser des gens ou même d'autres chiens!
Non il n'est pas amical mais Martin n'était pas connu pour être une personne sociable ou même sympathique, il est bourru et quand il est énervé comme ce soir, ce n'était pas prêt de s'arranger.
- Enfin personne n'est blessé donc ca va!
Oui après tout il n'allait pas tabasser ce mec juste parce que son chien s'était fait la malle quand même.
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« Dog days »
- Il est attaché !
Fait Felipe, en montrant… La laisse détachée, et rose pailletée, de son cabot hystérique. Non, il n’est pas attaché là maintenant, mais il l’était deux minutes plus tôt et franchement, ce n’est pas de sa faute si le croisé Dieu-sait-quoi s’est libéré. C’est juste que le jeune couillon a de la force, et qu’il avait visiblement envie de chercher des poux à un pauvre chien grabataire. Compris, pépé bizarre ? Il est attaché.
L’attention de l’humain quitte promptement l’inconnu pour se remettre sur Chun-Li, qui n’arrête pas son cirque. Babines retroussées, crocs bien blancs et visibles, mais les oreilles en avant… Il joue. D’accord, son sinistre imbécile de cabot joue à la bagarre avec un vieux pépère qui n’a rien demandé.
Rappelle-moi pourquoi j’ai pris un chien déjà ?
Parce qu’il est mignon quand il dort et qu’il tient chaud, principalement. Les possibilités de rencontre sont un argument quelque part en cinquième position, et tout en bas de la liste ce soir : Fé n’a pas envie d’avoir à papoter et à se faire pardonner. Pas plus qu’il n’a envie de ligoter son chien. Il va falloir cependant s’y coller…
La décision est prise : il commence par Chun-Li, il parlera au type bizarre après.
- Trente… J’arrive. Trente secondes.
Une rapide fouille dans ses poches apprend malheureusement au blondinet haut sur pattes qu’il n’a pas de friandises. Ca va limiter le détournement d’attention… Reste la laisse. Il la plie rapidement en deux et s’avance pour mettre ses deux jambes autour de son compagnon à quatre pattes, récoltant un grondement pour toute réaction. Un petit “sush !” murmuré, une tape sur le nez qui évite bien soigneusement les crocs, et il soulève le chien dans ses bras. Trente bons gros kilos de muscle remuant et de mauvaise haleine, c’est facile quand on soulève de la fonte pour draguer, et ça suffit à déstabiliser un Chun-li soudain silencieux.
C’est la méthode qu’utilise l’australien à chaque fois qu’il veut immobiliser la bête, qui a appris qu’être gentil lorsqu’il n’a plus les pattes au sol lui permet de gratter une friandise.
C’est très bête. Mais peu importe que ce soit une méthode débile, parce que le bestiau a daigné fermer sa gueule et cesser de bouger. C’est assez de calme pour qu’il finisse en travers des épaules du malabar à gros bras son propriétaire, lequel est désormais libre de tendre une main vers l’inconnu dérangé.
- Désolé ! Heu… J’suis Fé, et voici Chun-Li. Je t’assure qu’il fait jamais ça, il est gentil avec les gens normalement… Il a dû croire que c’était la fête.
Et d’ailleurs, le principal concerné par l’agressivité de son chien ce n’est pas le vieux antipathique mais son propre animal, vers lequel Felipe se tourne maintenant.
- Bart c’est ça ? Pardon Bart, tu méritais pas que Chun te fonce dessus, il est super désolé.
Non, il n’a pas l’air, il a la langue qui pend et la queue qui bat le rythme sur le dos de son propriétaire. Au mieux, il a l’air de continuer à s’amuser, au pire de s’en fiche.
- Il t’aurait pas fait mal, je crois, termine-t-il en relevant les yeux vers le monsieur grisonnant. Pour de bon. Mais j’ai rien pour me faire pardonner à part un paquet de clopes et un chewing-gum. Hmmm… Une clope ?
Il est très mignon, le petit sourire engageant de Felipe. Ce n’est pas dit qu’il soit très utile, mais au moins il met un peu de bonne humeur dans la soirée pourrie, et il tend à adoucir même le plus grognon des ours gris.
014 Lunay's invention
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- Hum...
Il l'était certainement mais il n'a pas du le rester longtemps étant donné que le husky était venu attaquer son gros boxer sans comprendre pourquoi, heureusement que Martin n'avait pas acheté un petit chien moche et sans défense comme un carlin ou même un bichon. Il ne se voyait de toute facon pas avec ce genre de chien. Martin n'était pas d'humeur et n'avait aucune envie de passer du temps à discuter avec le jeune homme, il n'en voyait pas l'utilité et puis il n'était pas du genre à se faire des amis, bien au contraire. Martin regardait son chien qui était toujours assis à ses côtés sans bouger, regardant le husky un peu fou qui lui n'avait pas l'air de vouloir se calmer.
Il regarda le cirque que faisait le jeune homme avec son cabot sans rien dire, les bras croisés sur son torse, attendant patiemment ou pas que le blondinet ait terminé ce qu'il faisait. La méthode pour calmer son clébard n'était certes pas habituelle mais ca avait l'audace de fonctionner et le husky malgré qu'il remuait comme un chiot, ne disait plus rien et Martin appréciait donc le calme qui était revenu. Il avait adopté un chien pour défendre sa maison sauf que Barton avait décidé qu'il serait une sorte de chien calme qui ne daignait pas remuer la queue quand il entendait un bruit suspect.
- Martin... Ouais bon se sont des choses qui arrive, heureusement que mon chien est pas blessé et pareil pour le tien.
Oui parce que Barton est un boxer et même si c'est un feignant de première il sait montrer les crocs et mordre si il se sent lui attaqué. Oui parce que Martin lui pouvait toujours attendre que son chien le défende, ce n'était pas prêt d'arriver.
- C'est Barton... Dis merci sale gosse. Demanda Martin à son chien têtu comme une mule.
Son chien en guise de réponse, secouait la tête essayant d'aller se frotter contre l'autre propriétaire mais Martin le retint ne voulant pas que le husky pense que le boxer au babines dégoulinantes veuille jouer avec lui.
- Pas besoin de te faire pardonner mais je vais accepter ta clope parce que j'ai pas mon paquet sur moi.
Il accepta la clope du jeune homme et la mis entre ses lèvres une fois celle ci allumée. Barton tirait et Martin se mit donc à marcher derrière son excité de chien.
- Problème de sommeil que tu sors ton chien à cette heure ci?
Oui bon il allait quand même faire la causette parce que après tout, il lui avait donné une clope.
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