I do not get drunk, I get awesome - Gaston Prévost
GET REAL

Mar 22 Aoû - 22:07

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonJe soufflais. Il était tard, la journée avait été longue et je venais à peine de terminer, seul au port. Je n’entendais plus rien, pas même un chat ou une mouche, les mouettes avaient rejoint leur nid, seules la brise et l’océan chantaient en maîtres. Je sautai d’un bond par-dessus la rampe du chalutier et retournai dans la grande enceinte portuaire. Mon deuxième chez moi. J’y récupérais ce qui me restait de la pêche d’aujourd’hui. Parce que les lois ne nous permettent pas de vendre toute la récolte et nous imposent des quotas, mon équipage et moi, rentrions souvent à la maison avec le surplus de pêche. Et c’était pas pour me déplaire. Mon budget bouffe apprivoisait les zéros. Je mangeais poisson, je vivais poisson, je travailler poisson, merde, je sentais même poisson.
Mon sac de merlus dans une main, je sortis une clope de l’autre et me la colla au bec. Bon sang ce que ça faisait du bien. Il faisait froid, le vent criait au bord de mer et ma veste en cuir ne suffisait plus à me protéger. Je frissonnai à chaque souffle dans mes cheveux. Je finis par prendre le chemin par le parc. Il y avait pas grand monde, si ce n’était des jeunes qui fumaient et des gens un peu moins net que je considérais comme des dealers. Prendre le parc ne me raccourcissait pas franchement le chemin, mais il avait le mérite d’être entouré d’arbres et de protéger du vent qui soufflait. Et puis j’avais l’habitude d’y aller avec Gaston. Je n’avais pas tous mes souvenirs de ces soirées avec lui, mais le peu qui me restaient me rendaient confiant.
J’allais quitter le parc quand je l’aperçus. Sur le même banc. Gaston, ici. Je m’approchai de lui pour être bien sur de ce que je voyais et ne pu m’empêcher de rire en le reconnaissant. « Bon sang gros, qu’est ce que tu fous là » . J’avais mal au ventre tant je riais. Putain il était ridicule sur son banc avec ses bières et son sac à dos. J’avançai vers lui d’un pas gai, et le frappai au niveau de l’épaule. Maintenant que je le voyais clairement je remarquai que son arcade était gonflée et rouge. J’en ris d’avantage. Dans quoi il s’était fourré encore. Je grimpai sur le banc, le cul sur le dossier et écartait les anses de mon sac. « Attends maman Chase va s’occuper de toi ». J’avais du mal à parler, et j’avais un bras contre mon ventre tellement je me marrais. Je sortis un poisson du sac et le collai sur son arcade. « Ça va te faire dégonfler ». J’étais incontrôlable. Il tirait une sacrée tronche et je le tapais dans le dos pour lui faire passer la douleur. « Allez merde, tu vas pas pleurer pour une égratignure » .© YOU_COMPLETE_MESS

Mer 23 Aoû - 18:03

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Mon arcade me lançait des appels à l’aide, pour que je fasse n’importe quoi pour la soulager. La seule chose que je trouvais à faire, c’était de passer dans une épicerie de nuit pour aller acheter quelques bières fortes, tout en volant deux d’entre elles par la même occasion. Madeline avait frappé fort, je devais le reconnaître, et je n’allais pas oublier cette fille de sitôt à défaut de l’éviter. Au lieu de rentrer chez moi, je prenais la direction du port, auprès duquel se trouvait un parc dans lequel j’avais à mon actif bon nombre de cuites. Je choisissais un banc, pas n’importe lequel puisqu’il s’agissait de celui qui supportait mes fesses ainsi que celles de Chase la plupart des fois où nous nous retrouvions ici. Une des lattes était en sale état suite à une bagarre avec une bande de dealers, mais cela n’enlevait pas grand-chose à son confort.

Assis là depuis bientôt une demie heure, je laissais allègrement couler le liquide gazeux, cherchant à me saouler assez rapidement pour ne plus ressentir la douleur au-dessus de mon œil. Un éclat de rire attira mon attention, mais je n’eus même pas à me donner la peine de tourner la tête que je savais déjà qui était là. Chase me rejoignit bientôt, avec autant de mal à avancer qu’un homme plié de rire, accompagnant son arrivée d’une frappe amicale sur mon épaule. Dans les secondes qui suivirent, je me retrouvais avec un poisson collé à l’œil, sous prétexte que ça allait dégonfler, et je recevais de légers coups histoire de me redonner de l’assurance. La sensation fraîche était agréable, mais l’aspect visqueux était quelque peu dégoûtant.

« - Fous-toi bien de ma gueule Chase, je vais te mettre dans le même état et on verra si ça te va mieux ! » Sortant une bière de mon sac à dos, je lui tapotais la jambe avec pour qu’il m’en débarrasse. « Prends ça capitaine, on sera tous deux réchauffés de l’intérieur, et avec une sale odeur de poisson de l’extérieur au moins, pas de jaloux. »

Sans savoir si je devais lui raconter la vérité ou inventer un mensonge, je préférais encore rester dans le flou pour lui expliquer mon état actuel. « J’espère que t’as passé une meilleure journée que la mienne. » Je buvais une grande gorgée de houblon avant de continuer. « Au fait si je peux te donner un conseil, tu devrais éviter une certaine Madeline, à peu près notre âge, cheveux noirs et des tatouages partout, elle a un gros chien qui fout les boules. Il paraitrait qu’elle perd rapidement son tempérament. »

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Jeu 24 Aoû - 14:49

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonIl me tendit une bière, que je pris sans hésiter, et l’écoutai raconter son histoire. Une fille tatouée avec un gros chien ? J’avais réussi à contenir mon fou rire, mais j’avais encore un sourire con sur la gueule. « Attends, t’es en train de me dire que c’est une nana qui t’a explosé l’arcade ? » Je serrai les dents, éttoufant un rire, et portai le goulot à mes lèvres. La fraicheur du liquide se répandit dans ma poitrine avant de disparaitre au niveau de mon estomac. Gaston avait toujours une gueule de paumé, il devait pas en attirer par dizaines des filles. Ce mec c’était pas un cadeau du ciel. Je finis par tourner la tête et observer le parc. Il faisait nuit, et on ne devinait presque pas les autres si ce n’était de par la fumée de leurs joints. Mon regard finit par s’aventurer sur le sac de Gaston qui à priori était plein. Je le pris sans lui demander la permission et l’ouvrit pour satisfaire ma curiosité mal placée. Il y avait tout, de la bouffe, des bières, et de l’alcool fort. Je lui demandai « Et c’est à elle que t’as chourré tout ça ? ». Gaston ne parlait pas particulièrement de sa situation mais fallait pas être malin pour deviner qu’il était pauvre. Il m’arrivait même de lui donner le trop plein de pêche des fois. J’allais tirer un paquet de biscuits apéritif quand j’entendis un craquement. Je regardai autour du moi, confus, quand la latte de bois sur laquelle j’étais assis s’affaissa. « Merde ». Je tombai sur le cul, renversant ma bière et tout le contenu du sac. L’herbe était mouillée, et je finis par me lever en jurant. Cette fois j’avais moins envie de rire. « C’est pas mon jour » soufflai-je pour moi-même. Je ramassai le contenu du sac et le reposai sur le banc pour me prendre une deuxième bière. Cette fois je m’étais assis correctement. La dernière fois, on s’était battus avec une bande de cons et le banc en avait subi les conséquences. C’était pas vraiment moi de me battre, mais quand je bois, je suis un peu con. Heureusement mon poisson n’était pas tombé avec moi et avait encore cette odeur spécifique. Fallait pas trop que je traine si je voulais le garder frais.
Un mec sortit de nulle part soudain, s’approcha de nous avec sa gamine. Il avait la quarantaine, barbe brune et cheveux blonds. Il nous demanda en éloignant sa fille de nous. « Excusez moi, vous auriez une cigarette ? ». Je regardai Gaston et le mec un à un. Merde s’il veut protéger sa gamine en l’éloignant de nous, qu’il ne l’amène pas dans des lieux pareils la nuit.
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Sam 26 Aoû - 11:43

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Visiblement Chase fit rapidement le rapprochement entre mon conseil avisé et le sang sur mon arcade. Il tentait d’étouffer les envies de rire qui le prenaient subitement, sans un très grand succès, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, si nos rôles étaient inversés j’aurai probablement agi de la même manière, sans même chercher à cacher mes moqueries à son égard. Mon sac à dos entre ses mains, il regardait mon butin de guerre avant de demander si c’était bien à elle que ça appartenait. Buvant une grande gorgée de bière, je lui répondais ensuite.

« - Il fallait bien qu’elle trouve une raison valable pour m’éclater la gueule. Je suppose que la dévaliser en était une. »

Un craquement résonna, le banc trembla et Chase se retrouvait sur le sol. Regardant la scène avec malice, le tableau n’était pas vraiment beau à voir. Lui étalé sur le sol sur lequel sa bière s’était déversée, le contenu du sac répandu autour de lui, et un visage totalement décontenancé où toute envie de rire avait quitté les lieux. En revanche, impossible pour ma part de ne pas rire en voyant ça, bien que je ne m’esclaffais pas à gorge déployée mais la scène restait comique. Lui tendant la main pour l’aider à se relever lorsqu’il jurait, il s’assit plus correctement ensuite, saisissant une nouvelle bière et reposant le sac et son contenu sur le banc.

Devant nous un homme ne tarda pas à faire son apparition, accompagné de sa fille qu’il repoussait légèrement en arrière, probablement pour la protéger de Chase et moi-même. Il devait avoir une quarantaine d’années, portait fièrement une barbe bien taillée et avait un look qui n’attirait pas le regard, il restait simple. Juste un type de la ville, probablement divorcé qui a eu la garde de sa fille pour la semaine et qui ne savait pas comment être responsable. Toute personne censée ne laisserait pas sa fille fréquenter un lieu pareil à une heure avancée de la nuit, surtout qu’elle ne devait pas avoir plus de huit ans. Il nous demandait une cigarette. Qu’est-ce qu’il fout là celui-là ? Et puis il sait sûrement très bien qu’il trouvera plus facilement un joint ici qu’une clope.

« - Non on a rien à fumer, et toi t’as rien à foutre ici avec une gamine. Alors tu vas vite dégager ton petit cul de là pour retourner chez toi et prendre soin d’elle, parce qu’ici tu vas seulement te retrouver avec un couteau entre les côtes et le kidnapping de ta fille sur la conscience. Et tout ça tu t’en doutes déjà, sinon tu ne l’aurais pas fait reculer comme ça en venant nous taxer une clope. Allez dégage. »

D’un jet de la main je lui indiquais la sortie du parc, qu’il suivait au pas de course. Je savais qu’il n’aurait rien fait contre moi, il n’aurait reçu de soutien de la part de personne ici, et c’est bien pourquoi je m’étais permis de lui parler aussi crument. Reprenant une gorgée de bière, je regardais Chase qui avait déjà les yeux posés sur moi.

« - Ne me regarde pas comme ça Chase, on allait pas laisser sa gamine ici avec un père aussi con c’est tout ! Et en plus j’avais pas de clope. T’en as pas une qui traîne d’ailleurs ? »

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Dim 27 Aoû - 12:19

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonGaston me prit de court et répondit au barbu avec tant de violence qu’il détala aussi tôt avec sa fille. Je hochais les épaules et tendis une clope à mon compagnon d’infortune. J’avais horreur des types comme lui, maltraitant leur gosses sans s’en rendre compte. A y repenser, j’avais bien envie de me lever et de lui casser la gueule. Je soupirai, longuement. Le poisson que j’avais collé à l’arcade de Gaston était toujours sur le banc. Je le regardai, pensant irrémédiablement à mon père et à l’éducation que j’avais reçue. Les types comme lui méritaient bien de crever. Je collai ma clope entre mes lèvres et jetai le poisson devant nous. Maintenant que je l’avais collé à sa plaie suintante, il était hors de question que je le cuisine. Je finis par souffler à Gaston « Tu penseras à te désinfecter» . J’avais perdu mon envie de rire.
On entendait au loin les types qui fumaient parler de plus en plus fort. Le ton montait et on ne tarda pas à en entendre un hurler. Je levai le sourcil, tentant d’apercevoir quelque chose, mais le parc était bien trop sombre pour que je puisse y voir quelque chose. J’avalai une bonne gorgée de bière. Je repensai à ce que Gaston avait dit ; la fille qu’il avait volé et qui l’avait amoché. Je me fis la remarque qu’elle avait eu de la chance, parce que s’il avait voulu répondre, elle aurait été bien plus amochée que lui. « Tu vas la revoir cette nana ? »
Je me coupai au beau milieu de ma phrase en apercevant un mec courir devant nous. Je restai silencieux, trop curieux de savoir ce qui allait se passer. Il disparut en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il y eut un long silence, et il n’y avait plus rien d’autre devant nous que mon brochet mort. Ça me donnait presque envie de rire à nouveau. Il y eut un autre cri, et un noir arriva à notre hauteur, manquant de glisser sur le cadavre. Il était hors d’haleine, les mains sur ses genoux et il nous demanda, bien énervé « Où il est ? ». Quand il parlait, on voyait ses dents briller. Avec le blanc de ses yeux, c’était les deux seuls trucs qu’on arriver clairement à distinguais. Je tirais sur ma cigarette, et lui demanda, l’air crédule « Qui donc ? » . Évidemment, je savais très bien de qui il parlait.
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Lun 28 Aoû - 15:03

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J’allumais la cigarette que Chase m’avait offerte pendant qu’il balançait le cadavre du poisson qui était collé à mon arcade quelques instants auparavant droit devant nous, en plein passage. L’envie de rire avait manifestement quitté mon compagnon, tout comme moi. Les personnes comme ça ne devraient pas avoir d’enfants, ces derniers étaient en danger en leur compagnie. Des voix fortes et des cris attiraient mon attention, je tournais la tête à gauche pour tenter d’apercevoir quoi que ce soit mais en vain, les arbres empêchaient toute lumière nocturne de percer aussi loin dans le parc, et l’éclairage public avait quelques défaillances. Impossible de ne pas penser à notre dernière rencontre dans ce parc en entendant ces complaintes éloignées. J’espérais simplement que cette fois ça se passerait mieux et que nous ne serions mêlés à rien de tout ça, j’avais déjà donné de ma personne pour les arcades ensanglantées ce soir.

Chase me demandait si j’allais tout de même tenter de revoir Madeline, tandis qu’un homme passait à grandes enjambées devant nous, filant comme le vent. Tous deux quelque peu surpris par cette personne, nous regardions devant nous, fixant simplement le poisson inerte. « Je ne pense pas que… » Ma parole fut coupée par une voix grave hors d’haleine qui demandait où se trouvait un certain "il". Le poisson à présent caché derrière une paire de rangers, je remontais mon regard jusqu’au visage de cette personne pendant que Chase lui demandait de qui il parlait. C’était un grand homme Noir, chauve, à qui je n’aurai pas su donner d’âge mais il devait avoir entre 25 et 30 printemps, le front ridé par des sourcils froncés de mécontentement, des gouttes de sueur perlant sur son visage. Il ne paraissait pas commode et n’en avait pas non plus eu l’air la dernière fois que j’avais croisé son regard. Il ne s’était pas battu contre nous lors de ce que l’on pourrait appeler "l’incident" de l’autre nuit, il s’était contenté de regarder. « Faites pas les cons, dites-moi où il est. Maintenant. » parvint-il à dire entre deux grandes respirations, faisant passer son regard de Chase à moi.

« Dis-donc la politesse c’est pas ton truc. On t’a dit qu’on ne sait pas de qui tu parles, cherche pas à pousser plus loin. » Je le fixai droit dans les yeux, et je lui tendais ma bière. « Tu veux boire un coup pour te remettre de tes émotions ? T’as l’air un peu fatigué. » La colère parlait à ma place. Après Madeline qui me fracasse le crâne sur son plan de travail, il fallait se taper un con qui ne sait pas se conduire comme un père et à présent un loubard qui se croit maître des lieux. Impossible de passer un moment tranquille ici.

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Jeu 31 Aoû - 11:01

I don't get drunk, I get awesome x Chase & Gaston « Faites pas les cons, dites-moi où il est. Maintenant. » Il n’avait définitivement pas l’air d’avoir envie de rigoler. Il devait avoir la trentaine, chauve, des rides à cause de ses yeux froncés. Je soupirai en le regardant à moitié. Je ne savais pas quoi lui répondre, et je n’avais pas franchement envie de chercher non plus.
Gaston lui répondit presque du tac au tac, agacé. Il lui tendait une bière pour qu’il se « remette de ses émotions ». Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Des fois Gaston, fallait pas essayer de le comprendre. Le gars en face soupira, lui aussi visiblement agacé par la situation. Avec sa grosse voix et son accent prononcé, il cria « Oh tu me cherches là ?! ». Perspicace le garçon.
Je me levai de façon à être à sa hauteur. Il puait le shit. « Tu dégages oui ou merde ? » . J’étais franchement saoul parce que sinon je l’aurais pas agressé comme ça, surtout un type cmme lui qui faisait facilement une tête de plus que moi. Une veine avait grossit sur sa tempe, et il nous fixait alternativement moi et Gaston. Il cracha par terre. Je regardais son crachat, et plongeai mes yeux dans le sien. Il dit tout aussi énervé « Si je le retrouve pas, je vous démonte ». Je répondis en soufflant « Ouais fais donc ça » . Il lanca un dernier regard à Gaston avant de partir en courrant, dans la bonne direction en plus.
Je me retournai vers le blond en levant le sourcil, fatigué des gars comme lui. J’avais encore ma clope en bouche et je tirais la dernière latte avant de l’écraser par terre. « On se tire ? » J’avais pas franchement envie de connaître la suite. J’étais crevé de ma journée, et j’avais encore mes poissons à mettre au frigo. « Je te fais à manger » . Je lui laissai le temps de remballer ses affaires et me dirigeai vers la sortie ouest du parc, de là ou le type venait. Il y avait toute sa bande, des gars avec qui on s’était déjà battus une fois, et ils nous avaient tous vus, ils avaient arrêté de parler et nous regardaient tous un à un. Putain, pas possible de rester tranquille deux secondes dans ce parc. Je soupirai de façon audible, et regardait droit devant moi. Pas question d’entrer dans leur petit jeu. © YOU_COMPLETE_MESS

Ven 1 Sep - 18:43

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Alors que l’inconnu commençait à vouloir passer sa colère sur moi, je le fixai tandis que Chase se levait du banc pour délicatement lui proposer de s’en aller. Je n’avais pas détourné le regard lorsqu’il cracha au sol avant d’en venir aux menaces, sous la condition qu’il ne retrouve pas celui pour qui il était venu nous réclamer des renseignements. Les types comme celui-ci manquaient cruellement de logique, en quoi ramener la faute sur une autre personne l’aiderait à résoudre son problème ? Dans tous les cas, il me jetait un dernier regard foudroyant avant de repartir en courant derrière le supposé fugitif, qui devait probablement être bien loin désormais.

Chase paraissait aussi désabusé que moi face à ce genre de personne. Ainsi, en écrasant sa cigarette au sol, il me proposait de quitter le parc pour aller chez lui, et suggérait même de me faire à manger. « Avec grand plaisir, j’ai sûrement plus de bouffe dans mon sac que dans les placards chez moi, alors un peu de poiscaille fraîchement pêché, ça ne se refuse pas. » Je remballais rapidement le peu d’affaires étalées sur le banc, pinçant ma cigarette entre mes lèvres le temps de refermer mon sac à dos. Une fois ce dernier en place, je reprenais ma bière en main, et alternais entre boire et fumer. Délaissant le banc en plus mauvais état encore qu’à mon arrivée, nous avancions en direction des voix perçues quelques minutes auparavant, et elles se faisaient plus distinctes à mesure que nous approchions. Des silhouettes se formaient au fur et à mesure de notre avancée dans une pénombre coupée par quelques lampadaires, et les traits de certains visages devinrent perceptibles une fois assez proches. Je reconnaissais dans le tas des visages qui avaient été aussi ensanglantés que les nôtres lors du combat qui avait fait rage lors de notre dernière rencontre, et d’autres qu’il ne m’avait jamais été donné d’apercevoir. Leur discussion se coupait nette à notre approche, et en les regardant du coin de l’œil je les voyais tous nous toiser, certains crachant, d’autres restant de marbre. Laisser les gens tranquilles, ça ne les tenterait pas d’essayer un jour ? Je portais mon regard sur Chase avant de lui lancer à voix basse en riant un peu. « Hé capitaine, toutes les jeunes femmes du port sont à tes pieds, elles ne te lâchent pas des yeux mon coquin ! »

« - Tu veux pas venir répéter plus fort ce que tu viens dire merdeux ? J’ai pas bien entendu. » clamait une voix dans notre dos, accompagnée d’un crachat en guise de ponctuation finale. Sa remarque m’avait stoppé. Pour autant je ne savais comment agir, y aller et répondre à leur provocation ou continuer notre route mine de rien. Je scrutais les yeux de Chase à la recherche d’une quelconque aide de sa part pour m’aider à faire un choix.

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Sam 2 Sep - 19:11

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonTous nous toiseaient, certains crachaient, d’autres restaient de marbre.
« Hé capitaine » me lança Gaston «Toutes les jeunes femmes du port sont à tes pieds, elles ne te lâchent pas des yeux mon coquin ! ». J’étouffai au possible mon rire, mais il était impossible de passer à côté que je me foutais de leur gueule. Un des mecs cracha «Tu veux pas venir répéter plus fort ce que tu viens dire merdeux ? J’ai pas bien entendu. » Gaston s’arrêta net et me regarda. Autant j’avais très envie de me faire leur sale petite gueule arrogante, autant j’avais très envie de rentrer à la maison. Je soufflai à mi-voix, dans un long soupire « Genre il a pas enttendu ». Je ne savais pas vraiment quoi faire, Gaston lui aussi avait plutôt l’air indécis. Je finis par sourire, une petite idée en tête. C’était con, mais à ce stade là, j’en avais plus rien à faire. Je choppais d’une main une bonne poignée de poissons, et scrutai Gaston d’un regard brillant, signe que j'avais une idée stupide en tête. Je me retournai ensuite, ne pris pas le risque de m’avancer d’avantage vers eux et leur balança la poiscaille en plein visage. Je rigolai comme un idiot, probablement à cause de l’alcool et dis à Gaston en revenant à la réalité « Cours ». Le groupe avait l’air pris de court, mais ne tarda à sortir de sa stupeur, des insultes à la bouche. Je pris mes jambes à mon cou, mon sac toujours en main et me dirigeai vers la sortie le plus vite possible. J’étais tellement mort de rire qu’il était difficile de suivre Gaston. Je lui fis signe de prendre vers la droite, heureusement je connaissais les rues sur le bout des doigts, même ivre. Les gars criaient derrière nous, nous sommaient d’arrêter. Un moment je fus pris de panique, ils étaient quand même en large supériorité numérique. Et pauvre Gaston que je faisais courir avec son sac rempli de bouteilles, ça devait être lourd.
Je finis par m’arrêter dans une petite ruelle, à bout de souffle, faisant signe à Gaston de me rejoindre. Je crachais mes poumons, hors d’haleine. « Si je continue à balancer des poissons à tout le monde, on va finir par ne rien bouffer ce soir ». J’éclatai de rire, et serrai les dents pour me contenir. Manquait plus qu’ils nous entendent. Je me tenais d’une main au mur, essayant de reprendre ma respiration avec tant de bien que mal, et regardai le blond. « Çà va ? » ©

Dim 3 Sep - 15:08

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Chase arrêtait sa marche à mes côtés à la suite de l’intervention d’un des loubards posté dans notre dos. Je savais que mon acolyte était par moments bagarreur, mais je voyais aussi quand il était fatigué et exaspéré par la bêtise humaine, comme en ce moment même. En voyant le sourire malicieux prendre forme sur son visage, je comprenais que ce qui allait suivre n’était pas bon pour nous, et que le marin était bel et bien sous l’emprise de l’alcool. Avant de pouvoir le dissuader de faire quoi que soit – encore fallait-il que l’envie de dissuasion soit présente – je le voyais porter la main à son sac plein de poissons. Comprenant tout à fait son intention, je me tournais vers la bande d’harceleurs pour leur présenter deux magnifiques doigts d’honneur tandis qu’ils se prenaient une bourrasque maritime en pleine face. Chase me conseillait vivement de me mettre à courir, ce qu’il ne tarda pas à faire juste après moi. En me retournant pour m’assurer qu’il me collait bien les basques, je voyais la troupe démarrer de leur campement à grandes enjambées en commençant à jurer par tous les noms et en voyais un glisser sur les cadavres de poisson pour goûter à pleine dents à la dureté du goudron. J’éclatais de rire face au spectacle et j’entendais mon compagnon faire de même. Suivant les indications du marin qui connaissait le quarter portuaire comme sa poche, nous nous retrouvâmes rapidement dans une petite ruelle, tous deux à bout de souffle. Sur une note d’humour de la part de Chase, je l’accompagnais dans son éclat de rire avant de me coller dos au mur et me laisser glisser le long de celui-ci. « Je crois que la course a bien fait monter l’alcool à mon cerveau, mais ça va ! Et puis il faut faire du sport pour entretenir nos corps d’athlètes ! » Je continuais de rire avant de me mettre à observer la ruelle dans laquelle nous étions. Je n’aurai pas su dire où nous étions, mais c’était assez sale et ça sentait un mélange d’ordures ménagères et de mer, sans savoir si l’odeur maritime ne provenait pas uniquement de Chase. J’entendais au loin les cris de nos poursuivants visiblement toujours à notre recherche, a priori trop bêtes pour imaginer qu’on avait pu tourner à un moment donné. Je me relevais et m’approchais du marin pour le frapper gentiment à l’épaule et lui ébouriffer sa masse de cheveux bouclés en riant. « T’es vraiment con quand tu veux toi hein ! Allez on va chez toi ? Tu m’as promis un bon petit plat je te rappelle. » lui lançais-je en ponctuant ma phrase d’un claquant revers de main sur ses fesses. Je réalisais à peine que j’avais perdu ma cigarette mais réussi à garder ma bière en main durant toute la course, même si la quasi intégralité du contenu s’était déversé sur le sol et mon bras. Je finissais les quelques centilitres restants avant de délaisser le cadavre dans une poubelle proche.

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Jeu 14 Sep - 17:20

Intervention

Vous pensiez être hors de danger et débarrassés du groupe, mais vous vous trompiez. Les gars vous ont rattrapés et ils ont même ramené des renforts. Ils s'avancent vers vous, armés de battes de baseball, un sourire sadique sur les lèvres. Très vite, ils vous encerclent et l'un des gars se jette sur Gaston pour commencer à le frapper sans relâche, le faisant tomber. Le sac à dos amortit la chute, mais son contenu semble avoir pris un sacré coup puisque l'alcool commence à se déverser lentement du sac. Le mec n'en a pas fini avec toi, Gaston, puisqu'il te marche sur la main droite et tu tentends un crac sinistre. Sans doute vient-il de te casser la main.

Chase, un des types te pousse violemment contre le mur le plus proche et attrape ta tête pour la taper contre ledit mur. Tu vois de jolies petites étoiles et tu as la tête qui tourne alors que tu lâches ton sac de poisson qu'un autre type récupère pour en déverser le contenu sur toi en ricanant. Tu sens bon la poiscaille, maintenant ! Alors qu'ils continuent à vous frapper presque inlassablement, un passant alerte la police. Au son des sirènes, les types s'enfuient en vous laissant agoniser au sol. Il est fort probable que vous passiez quelques jours à l'hôpital. Gaston, tu as au moins une main cassée et le visage dans un sale état. Chase, tu as un traumatisme crânien, tu pues le poisson et tu es salement amoché aussi.

Vous pouvez bien sûr parler d'autres blessures éventuelles si vous le souhaitez !

Jeu 14 Sep - 20:55

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonGaston accompagna Chase dans son rire et se laissa glisser contre le mur. « Je crois que la course a bien fait monter l’alcool à mon cerveau, mais ça va ! Et puis il faut faire du sport pour entretenir nos corps d’athlètes ! » Il continua de rire tandis que son regard se perdait dans la rue qu’ils venaient de quitter. Les deux compères prirent le temps de souffler, ils étaient à priori sortis d’affaire. La ruelle avait une sale odeur. Chase grimaça, mais s’en contenta. Il avait la tête qui tournait et de drôles de sensations dans le corps et sursauta en sentant la main de Gaston dans ses cheveux. « T’es vraiment con quand tu veux toi hein ! Allez on va chez toi ? Tu m’as promis un bon petit plat je te rappelle. » Il claqua ses fesses et le marin leva les yeux au ciel. Il le regarda pour être sur qu’il avait bien repris son souffle. Les cris du groupes de dealers étaient de plus en plus éloignés et il lui fit signe de la tête qu’il était temps de reprendre la route. Il s’adossa au mur, et fit dépasser sa tête pour vérifier que personne n’était là. Il sursauta et fit signe à Gaston de reculer. « Merde il y en a encore ! » Il s’enfonça dans la ruelle et chuchota « On attend que ça se tasse ? » C’était plus une affirmation qu’une réelle question. Il soupira et pria pour que le temps passe plus vite. Il hésita à s’allumer une cigarette pour se calmer, mais il craignit que la fumée ne les attire. C’était idiot, mais le stress commençait à le prendre et il avait du mal à rationaliser.
Il finit par se lever, trop nerveux qu’il était. Gaston devait le voir, Chase n’était pas doué pour cacher ses émotions. « Tu crois qu’on peut y aller ? » Ils n’entendaient plus rien au loin, il n’y avait que les habituels klaxons, et les voix des passants. Il se retourna et décida de s'en allumer une. « Je la finis et on y va. On est plus trop loin de toute façon. » L’assurance qu’il avait en jetant les poissons sur ces types avait disparue. L’alcool amplifiait tout, et en l’occurrence, l’angoisse le prenait à la gorge. Il commençait à regretter ce qu’il avait fait et il avait à présent un mauvais pré sentiment. Il essaya de ne rien laisser paraitre, et n’en dit pas un mot à Gaston, mais il était évident qu’il n’était pas confiant. Il fuma sa cigarette en plus de temps que d’habitude et écrasa le mégot par terre. Il jeta un coup d’œil à la rue. « Maintenant. »
Ils avaient pas dépassé cinq maisons qu’un des types les rattrapa. Chase fit signe à Gaston de le suivre, et prit sur la droite. Trois autres gars étaient là. Bientôt ils étaient encerclés et il sentit son ventre se nouer. Ils étaient clairement trop pour qu’ils puissent se défendre. Il les regarda, tour à tour, interdit, son sac de poissons dans la main. Ils étaient armés de battes de baseball et de couteaux. Pour des putains de poissons, pensa Chase. Il s’en mordit les dents. Il ne voyait plus d’échappatoire. Puis un mec s’approcha de Gaston à grandes enjambées. Son sourire sadique était non équivoque. Il le frappa en plein visage et enchaina les coups. Un autre s’approcha de Chase ; il sentit aussitôt une douleur fulgurante dans le bras, puis un coup vint s’écraser en plein dans sa bouche, lui arrachant un cri noyé de gargouillis. Un autre le poussa contre le mur et y cogna sa tête avec une violence inouïe. Un acouphène lui empêcha d’entendre ce qui suivit. On lui prit son sac et lui fit tomber la dizaine de poissons sur les épaules. Sa vue était floutée et une violente douleur dans le crane le fit vaciller. Les coups pleuvaient dans l’air et il sentit une douleur lui fendre le corps. Des veines violettes se dessinèrent tout le long de son visage. Les types le frappaient comme des animaux enragés, martelant partout son corps, ne lui laissant aucun répit. Il pensa à ce moment à son père. Il était persuadé qu’il allait le rejoindre. Il donna des coups au hasard dans l’espoir d’en toucher un. Malgré l’habitude, il eut l’impression de ne plus savoir se battre. La douleur lui lancinait bientôt le cœur et il laissa son corps parler et ses réflexes prendre le dessus. Il n’était pas impuissant malgré les apparences, il réussit à cogner le visage d’un type à plusieurs reprises et ses ongles laissèrent des marques sur le bras d’un autre. Il s’entendait à peine respirer ; il entendait son cœur battre comme si son oreille était collée contre. Il eut l’impression qu’un obus venait d’éclater sur son visage, que toutes ses chairs étaient à vif et que sa tête était sur le point d’exploser. Dans sa peine, il n’entendit pas Gaston hurler. Il vit à peine le couteau qui s’enfonça dans son ventre comme dans du beurre. Il hurla à son tour et ses jambes se mirent à trembler. Il essaya de se rattraper à un mur, mais chuta lamentablement au sol. Les coups continuèrent de pleuvoir longtemps. La douleur était devenue si intense, qu’il avait du mal à percevoir ce qui l’entourait. Un bourdonnement horrible grésillait dans ses oreilles, et son champ de vision rétrécissait à vue de nez. Il ne pouvait plus se mouvoir.

Puis les coups stoppèrent d’un coup. Il n’y avait plus rien que la sirène de police et des lumières rouges, puis bleues sur les murs. Gaston n’était pas loin de lui. Un filet de sang avait coloré son t-shirt et avait formé une flaque par terre. Il n’arrivait pas à distinguer ce que les policiers disaient autour de lui et il sentit toutes ses forces le quitter. Son corps défaillait. Il eut des sueurs froides par dizaines avant que son corps tout entier ne devienne froid. Il eut l’impression d’être en plein hiver et crut voir son père à l’intersection de la rue. « Papa » laissa-t-il s’échapper avant de fermer les yeux.
Le temps n’avait plus la même valeur. Après combien de temps les ambulances étaient-elles arrivées ? Le personnel fit tout son possible tout pour le garder éveillé, que ce soit par la parole ou par des gifles. Chase luttait tandis qu’on s’occupait de sa plaie au ventre et qu'on lui faisait une prise de sang. Il s’accrocha à l’idée de son père et répondit aux questions des urgentistes d’une voix rauque et faible. Dans le grand bâtiment blanc, on le laissa s’endormir et il ne se fit pas prier pour accourir dans les bras du grand Morphée. Il avait l’air paisible et c’était peu dire. Infirmiers, chirurgiens, médecins, tous étaient autour de lui et s’occupaient d’endiguer le saignement. Il passa une batterie de tests et fut opéré par le chirurgien en charge de son cas.
« Vous êtes réveillé Monsieur Monaghan ? » Le marin cligna des yeux. Où était-il ? Qui était-ce ? Des questions émergèrent par dizaines tandis qu’il tentait de se relevait. Au premier mouvement une douleur foudroyante lui arracha un cri de douleur. L’infirmière se pencha sur son lit et lui commanda de rester immobile. S’en suivit une batterie de nouveaux tests. De l’ophtalmologiste, au psychologue en passant par le chirurgien, après trois jours sur son lit, il avait l’impression de connaître tout le personnel hospitalier. Il avait demandé des nouvelles de Gaston, et au fond de son lit, il s’en voulait et refaisait le monde avec des si. ©

Mar 26 Sep - 12:37

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Alors que nous étions prêts à reprendre la route, Chase s’alarma et rebroussa aussitôt chemin, m’emportant avec lui. Visiblement il restait encore un loubard qui traînait non loin de nous, et la seule chose à faire était d’attendre, comme le suggérait le marin. Je voyais ce dernier s’agiter, se frottant la peau de ses doigts avec son pouce, hésitant à mordiller ses ongles, regarder tantôt à droite, tantôt à gauche, pour au final habilement sortir une cigarette de son paquet malgré quelques secousses nerveuses. Il était totalement sous stress, et sur le qui-vive. En même temps je le comprenais, il revenait à peine du boulot, et la vie de marin n’est pas la plus reposante, alors poser ses fesses dans son canapé et se régaler d’un bon bout de poisson bien frais ça ne pouvait être qu’un meilleur plan que de se faire poursuivre par une bande de racailles cherchant à tout prix à régler violement leurs comptes. En même temps, fallait dire qu’on avait bien cherché. Je le regardais essayer de passer son stress sur sa cigarette, manifestement sans succès, et elle finissait écrasée sur le sol et laissée pour morte. Ce que je ne savais pas encore et dont j’étais bien loin de me douter, c’est que nous n’allions pas tarder à finir dans le même état que ce pauvre résidu de clope.

Nous avions repris notre avancée au pas de course, mais cela n’avait servi à rien. Juste derrière nous courrait un type en hurlant, une chaîne en métal qui pendait de sa main. Après une simple injure sous le coup du stress, Chase et moi entamèrent un sprint qui nous amena tout droit face à un barrage. Un barrage humain, dans lequel se retrouvait plusieurs des visages qui avaient pu goûter aux douces effluves de l’océan quelques minutes plus tôt, à coup de poisson dans la gueule. Derrière nous, la chaîne en métal cliquetait et s’arrêtait une fois la ruelle bloquée, bientôt rejoint par le bruit pachydermique de semelles épaisses. Nous étions faits comme des rats, Chase et moi, pris au piège dans une ruelle étroite qui sentait la pisse, entourés de types trois à quatre fois plus nombreux que nous et qui n’avaient qu’une envie : nous faire la peau. Ils n’allaient pas avoir beaucoup de mal. Je regardais mon ami capitaine avec un regard empli de compassion, on allait subir le même sort et nous le savions très bien. Lui posant une main sur l’épaule, je me retournais pour faire face aux agresseurs placés dans notre dos, dont un ne tarda pas à passer à la charge. On dit souvent que la meilleure défense, c’est l’attaque non ? Ni une ni deux, je me penche en avant et fonce dans l’estomac du type, tel un quarterback qui vise à marquer le point qui assurera la victoire à son équipe, et je parviens à faire tomber mon ennemi au sol. Cela restait sans compter le poing que je me ramassais en plein visage en me redressant, tout droit venu d’un de ses acolytes qui m’attendait de pied ferme. S’en suivirent une ruée de coups qui visaient essentiellement mon visage et mon ventre, que je ne pouvais parvenir à parer. Tentant tout de même de bloquer quelques attaques, c’était pour recevoir en échange un coup de batte de baseball sous les côtes, ou un poing américain en pleine mâchoire. Un uppercut bien placé sous le menton me fut fatal, je me renversais en arrière, le cerveau en compote, pour sentir mon sac à dos s’affaisser et renifler l’odeur de la bière monter en puissance. Tout le contenu de mon sac venait de se briser sous mon poids, imbibant le sol et mes vêtements du liquide. Doucement, je finissais par sentir s’enfoncer dans mon dos les débris de verre qui m’arrachaient une contorsion accompagnée d’un cri étouffé par la semelle écrasante d’un des agresseurs qui ne voulait visiblement pas entendre ce que j’avais à dire. Manifestement, la meilleure défense était loin d’être l’attaque, c’est vraiment un ramassis de connerie ça. Epuisé et au sol, je tentais de ramener mes bras autour de mon crâne, sans chercher à lutter une seconde de plus, l’instinct de survie probablement. La vue troublée par le sang et la perte de conscience imminente, je renversais la tête en arrière pour entrapercevoir Chase, dans un état pas plus beau que le mien, du sang s’écoulant de sa marinière. Une main charnue me saisissait la mâchoire et me replaçait la tête droite, dégageant les bras de mon visage et en aplatissant un bien droit sur le sol. L’homme à la chaîne vint fourrer cette dernière dans ma bouche, la pressant le plus fort possible en direction du sol, m’empêchant tout mouvement de la nuque, je ne pouvais plus regarder que le ciel, caché par le visage hargneux et empli de laideur d’un de mes agresseurs. « Tes parents ne t’ont pas appris qu’il ne fallait pas faire de doigt d’honneur hein ? C’est pas poli tu sais. Je vais te les apprendre les bonnes manières moi ! » Je sentais un coup fracassant sur ma main et mon poignet, accompagné du craquement sec de quelque chose qui se casse. Mes os, sans aucun doute. Le ciel s’assombrit, et je perdais connaissance en sentant dans mon majeur s’enfoncer la lame de ce qui me semblait être un couteau affûté.

Je me réveillais en ouvrant les yeux sur un plafond qui m’était bien familier, j’étais à l’hôpital. Le corps engourdi, qui lançait des appels à l’aide au moindre de mes mouvements, je décidais de rester sans bouger, jusqu’à ce qu’un membre du personnel passe dans la chambre. En attendant, je m’occupais à difficilement lever le cou pour essayer de dénombrer mes blessures. Mon avant-bras était plâtré, et j’avais le majeur totalement bandé mais le pansement était rougi au niveau du premier métacarpe. Au moins, mon doigt était toujours là, même si je n’arrivais pas encore à le bouger. Autrement il s’agissait principalement d’énormes hématomes sur la majeure partie de mon corps, et à la vue du bandage qui me serrait le poitrail et de la douleur que j’avais en toussant, j’avais au moins une côte de brisée. Quelques heures passèrent quand une jeune infirmière passait enfin dans la chambre, surprise de me voir déjà réveillé. Elle me fit son rapport, l’agression s’était passée la veille, j’avais la main brisée, deux côtes cassée, et ils m’ont retrouvé avec un doigt presque pendouillant à la main droite, qu’ils ont réussi à sauver. A cela s’ajoutait tous les bleus et hématomes qui mettraient du temps à disparaitre, quelques légères cicatrices dans le dos à cause du verre qui s’y était logé, et une entorse à la cheville gauche. Elle me conseillait de rester couché quelques jours de plus avant de pouvoir à nouveau marcher sans trop brusquer mes os et mes muscles. Chase quant à lui n’était toujours pas réveillé, mais il était en vie, c’était ce qui m’importait. S’en suivirent alors des journées longues, que je passais la plupart du temps à dormir, et je profitais des repas comme des occasions de nourriture offerte, ça me ferait plus de budget pour les bières quand je rentrerai à la maison. J’avais pu apprendre que le marin était réveillé depuis trois jours quand je pouvais enfin marcher, même si tituber correspondait mieux à la situation, accoudé à une béquille. Je me rendais dans la chambre où mon ami était alité et le regardait en souriant en entrant dans la salle, avant de prendre place au bout de son lit. « Tu dois toujours me cuisiner du poisson hein, il n’est pas terrible ici. »

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Jeu 28 Sep - 19:28

I don't get drunk, I get awesome x Chase & GastonVoilà trois jours qu’il survivait sur le lit d’hopital. La douleur dans le ventre était toujours aussi vive et l’empechait de se mouvoir correctement. Il ne s’était pas levé, si ce n’était avec l’aide d’une infirmière et pour le seul motif des toilettes. Il s’en sortait avec un bon traumatisme crânien, une vilaine coupure au ventre, qui par chance n’avait endommagé aucun organe, et deux côtes brisées. Et ça, c’était sans compter les nombreux hématomes qui courraient sur sa peau. Rien que respirer était douloureux.
Le temps était long dans le lit, bien que ça ne faisait que trois jours. Il avait pris soin d’informer ses collègues, et ses amis et sa tendre Mikaela. L’infirmière, qui était probablement sous son charme vu comme elle riait à chacune de ses blagues, l’avait rassuré sur l’état de Gaston. Savoir qu’il avait failli perdre un doigt était horrible. Il avait peur qu’il lui en veuille, après tout c’était un peu sa faute, il n’avait pas hésité à provoquer les délinquants, mais il se disait que ce n’était pas son genre. Il aurait probablement fait la même chose.
Il était aux alentours de 15h, quand la porte s’ouvrit. Chase tourna la tête curieux de savoir qui c’était, le personnel médical avait plutôt tendance, lui, à toquer avant d’entrer. Puis il devina Gaston, avachi contre une béquille, habillé tout de blanc, et le visage défiguré par la fatigue. Chase réprima un sourire ; en d’autres circonstances il serait probablement foutu de sa gueule. Gaston se dirigea vers le bout du lit où il s’assit en regardant le marin. « Tu dois toujours me cuisiner du poisson hein, il n’est pas terrible ici. » Chase sourit. Il ne lui en voulait donc pas. Il rit de la remarque de son ami et grimaça en posant instinctivement une main sur son ventre. La douleur ne l'empêcha pas de se prendre en jeu. « Putain, je suis content que tu m’en parles. Je peux te jurer que leur poiscaille, ils l’ont pas pêchée ici. Putain et cette sauce au beurre, mon Dieu, mais quelle hérésie. » Il sourit en détaillant Gaston du regard. Il avait l’air plus en forme que lui. Un bandage dépassait de son torse, et il avait cette béquille et ces hématomes sur sa peau qui en disaient long. Il s’excusa. « C’est de ma faute. Si je dois te payer les frais hôpital ou quoi que ce soit, t’hésites pas. ». Gaston n’avait pas spécialement de moyens et il s’en voulait d’avantage. Il allait continuer quand quelqu’un frappa à la porte. Un médecin ?
« Ah Monsieur Prévost, content que vous soyez là. Police nationale, on a quelques questions à vous poser. » Ce n’était définitivement pas un médecin. Ils étaient deux, gros blousons, et rangers aux pieds. Un était plus épais que l’autre, visage carré, grosse voie. L’autre avait des traits plus fins, mais un regard de tueur. Il refermèrent la porte derrière eux et se postèrent entre celle-ci et le lit. « Vous pouvez me raconter ce qu’il s’est passé ? » Il dévisagea Chase d’un regard accusateur avant de regarder Gaston, l’air satisfait. Le marin commença. Il était agacé par le comportement des policiers mais n’en fit rien transparaître. Il n’avait pas beaucoup de souvenirs de ce soir là, mais raconta l’essentiel. Il travaillait, a rejoint Gaston par hasard dans le parc, le ton est monté entre eux deux et un groupe, et il leur a balancé le poisson à la tête avant de ses jambes à son cou. Il n’était pas terriblement fier de raconter ça. Il avait l’impression de ne pas valoir plus que les brutes qui les avaient mis à tabac. Et le policier, il avait l’air de l’avoir ressentit. Il notait des choses sur un carnet avec un sourire pervers tandis que l’autre enchaînait les questions. A les entendre, Chase eut l’impression qu’on les accusait de quelque chose. Il fulminait. Comment pouvait-on les accuser ? C’était lui la victime ! Lui et Gaston.

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Mar 10 Oct - 13:03

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Un sourire sur le visage du capitaine et le son qui accompagnait celui-ci me fit le plus grand des biens, même s’il se transformait rapidement en une grimace lorsqu’il apportait la main sur son ventre. Mais ce fut à son tour de faire se dessiner un sourire sur mes lèvres, en affirmant clairement que le poisson de l’hôpital ne pouvait pas venir d’ici, et que la sauce au beurre était quasiment un affront d’ordre religieux. Il me toisait du regard, et je sentais la compassion emplir son regard, mais je me sentais bien plus chanceux que lui pour le coup. Il ne tarda pas à s’excuser, rejetant la faute de ce qui s’était passé lors de la soirée sur lui, et proposant même de payer ma note de l’hôpital à ma place. J’ouvrais la bouche pour entamer une réponse quand je fus coupé par des coups portés à la porte.

Deux policiers débarquaient dans la chambre, gros blousons sur les épaules et énormes rangers en cuir bien lacées autour de leurs pieds, ils n’avaient pas l’air vraiment commode, mais faut dire que faire le tour de l’hôpital pour poser des questions à des types comme nous ne devait pas être l’occupation la plus excitante qu’un homme de loi avait la possibilité d’exercer. Ils nous demandèrent simplement de leur faire un récit des évènements, et c’est Chase qui prit la parole en premier. Je hochais la tête comme pour me mettre en accord avec ce que racontait mon acolyte, tout en regardant le policier au sourire malsain qui prenait incessamment des notes sur ce carnet bien trop petit pour sa carrure et qui ne devait même pas remplir la paume de sa main, c’était à la limite du comique. Je me permettais par moments d’ajouter quelques détails, sans pour autant nous dédommager, je me contentais de la vérité pour ne pas enfoncer le marin dans de plus profonds problèmes. En revanche si cela m’était arrivé seul, j’aurai probablement essayé de broder quelque chose qui ne m’accusait de rien, comme à mon habitude. J’avais cependant la désagréable sensation que rien de ce qu’on leur disait n’était convaincante, et qu’ils se foutaient de tout, j’avais envie que ça s’arrête et puis de toute manière nous allions devoir répéter tout cela au poste si nous voulions déposer plainte. Comme en réponse à mes pensées, la porte s’ouvrit en laissant un homme en blanc paraître, dont le visage ne m’était pas inconnu. C’était M. Williams, l’interne de l’hôpital qui ne cessait de me voir les lendemains des cuites les plus violentes, et celle-ci n’avait pas dérogé à la règle. Il arrêta les deux policiers pour leur demander de quitter les lieux sous prétexte que nous avions besoin de repos, je le bénissais en ce moment même. Avant même qu’un des deux blousons noirs n’ouvrit la bouche, je les devançais. « On viendra faire notre déposition au poste, oui, on sait comment ça marche. Merci quand même pour votre venue. » Visiblement décontenancés, ils quittèrent les lieux en hochant la tête en guise d’adieu, sans décrocher un mot de plus.

Je regardais finalement mon ami allongé et une main sur l’abdomen, avant de poser mon regard sur l’interne qui avait fait irruption. Un sourire coupable se dessinait sur mes lèvres, qui traduisait très bien mes pensées, je sais, j’avais promis que je ne recommencerai pas, que je ponctuais d’un haussement des épaules. Il me conseillait de regagner ma chambre, suggestion à laquelle j’acquiesçais, et je me redressais sur ma béquille en laissant tomber une tape amicale sur la jambe de Chase en l’accompagnant d’un clin d’œil. « On se revoit bientôt capt’aine. » Je sortais de la chambre en compagnie d’Oliver, à qui je demandais la permission pour me rendre au distributeur pour aller m’acheter une bouteille de jus de fruits, ce qu’il me permit de faire avant de retourner à son travail. Ni une ni deux, je faisais demi-tour et retournais aussitôt dans la chambre du marin avant de retrouver place au bout de son lit. « C’était M. Williams, il bosse ici et il me croise assez souvent quand j’ai trop picolé, ça ne m’étonne même pas de l’avoir vu encore une fois. Il est sympa au fond, même si je le désespère. » lançais-je en guise d’explication à mon compagnon. « Pour les frais t’as pas à t’en faire, t’as déjà les tiens à régler, et puis j’arrive toujours à trouver une solution avec l’hôpital, j’ai un peu comme une carte de fidélité et une ardoise ici alors bon… » continuais-je en accentuant ma phrase d’un rire franc. « Et puis t’excuses pas, je suis tout autant fautif que toi, on a un peu merdé avec les types mais bon, ils ont été bien plus cons que nous. Ça va ton bide quand même ? » demandais-je les yeux remplis d’empathie. « Tu pourras toujours porter notre enfant un jour ? » ajoutais-je avant d’éclater d’un rire clair et sonore.

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